Un réservoir géant pour ne pas subir les conséquences de futures crises du gaz
Cette semaine a officiellement commencé en République tchèque la construction de ce qui est déjà décrit comme le plus grand réservoir de gaz de son genre en Europe. C’est à Rožná, dans le centre du pays, que ce réservoir d’une capacité de 180 millions de mètres cube va être bâti, à environ un kilomètre sous terre.
Ladislav Dráb préside le conseil d’administration de la société Česká plynárenská, qui est à la base de cet investissement estimé aujourd’hui à neuf milliards de couronnes, soit 360 millions d’euros:
« Le réservoir sera situé dans une partie qui n’a pas été forée, à proximité de la mine d’uranium. On va pouvoir creuser à partir des puits de la mine pour arriver à mille mètres de profondeur. La première étape consiste à terminer les études de terrain qui se font là-bas depuis longtemps et la deuxième consiste à mettre en place le réservoir. En tout, cela devrait prendre environ six ans. »
La société Diamo gère l’exploitation de la dernière mine d’uranium du pays et sera chargée du forage nécessaire pour l’installation de ce réservoir en cavité. Selon Ladislav Dráb, le projet est financé par des investisseurs étrangers qui sont attirés par un rapide retour sur investissement:« Etant donné qu’il s’agit d’un modèle atypique de réservoir, déjà utilisé à Haje près de Pribram, qui permet une utilisation très rapide, l’intérêt est élevé. Ces reservoirs en cavité peuvent être utilisés en temps de crise, notamment lors d’une crise comme celle que l’on a vécue avec les livraisons de gaz russe par l’Ukraine. Un tel réservoir permet de maintenir la pression nécessaire dans les tuyaux, et c’est pour cela qu’il suscite l’intérêt des distributeurs de gaz et des investisseurs. »
La crise du gaz de l’hiver 2009 a eu des conséquences sur les politiques en matières d’énergie et les pays comme la République tchèque ont été poussés à anticiper de futures pénuries. D’ailleurs, le nouveau réservoir, une fois achevé, ne servira pas à stocker du gaz russe mais du gaz norvégien.
Ce projet de réservoir a été bien accueilli par la commune de Rožná et ses quelques centaines d’habitants. Comme l’explique la maire de cette commune Eva Sýkorová, tout le monde est conscient que si l’exploitation de la mine d’uranium est interrompue, il y aura beaucoup moins d’opportunités d’embauche. La construction du réservoir devrait permettre la création d’un millier d’emplois.
Les habitants ont en tout cas été rassurés sur les potentiels risques que pourraient comporter un tel réservoir de gaz. Selon les responsables des travaux, le fait qu’il soit enterré à un kilomètre de profondeur est un gage de sécurité amplement suffisant.