Une augmentation des loyers plus radicale que jamais

Une nouvelle importante augmentation des loyers régulés entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2009. Les propriétaires – des municipalités ou des particuliers – s’en félicitent, beaucoup de locataires en revanche risquent de se retrouver dans une situation difficile.

Photo: Barbora Kmentová
La dérégulation des loyers, qui a commencé en République tchèque en 2006 en vertu de la loi sur le loyer et qui est réalisée en quatre étapes, s’achèvera en l’an 2010. La démarche touche près de 760 000 logements, soit un cinquième des logements du pays et près de 17% de la population. La troisième étape, prévue à partir de janvier 2009, pendant laquelle l’augmentation variera autour de 40% en moyenne, s’annonce comme la plus radicale. On écoute Milan Taraba de l’Association des locataires :

« A l’origine, la loi stipulait une augmentation du loyer entre 14 et 19%. Mais comme celle-ci dépend en fait du prix actuel des logements et comme la situation sur le marché des logements est instable, on a affaire à une hausse de 40 % voire plus, ce qui peut provoquer un véritable choc. Il y a le risque de voir augmenter le nombre des SDF ce qui serait accompagné de toute une série de phénomènes négatifs. Ce que nous voulons c’est que cette question soit soumise à une analyse sérieuse tant qu’on a encore le temps, et qu’une solution adéquate soit adoptée ».

Point étonnant : l’augmentation des loyers, qui sera la plus marquante à Prague, touchera notamment les personnes âgées, les personnes présentant un handicap ou celles qui vivent seules. Milan Taraba :

Milan Taraba
« Notre premier objectif est d’aider les gens qui sont dans une situation désespérée et sans issue et qui avaient planifié leur vie dans un autre temps, sous un autre régime. Bien sûr, les jeunes gens trouveront des solutions, parce qu’ils ont pas mal de possibilités, mais les gens qui ont aujourd’hui 75 et 80 ans, ne peuvent rien faire. Et c’est au secteur public de les aider ».

Le ministère de l’Aménagement territorial qui a cette question sous sa gestion, se déclare prêt à négocier des modifications pour soulager certaines catégories défavorisées. L’Association des propriétaires de maisons estime, quant à elle, que la dérégulation en cours est encore trop lente et que la disparité entre les loyers régulés et libres persistera même après son achèvement, dans deux ans. Par ailleurs, l’association avait adressé à ce sujet une plainte à la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg.