Une découverte égyptologique tchèque parmi les dix plus importantes de l’année 2015

Le tombeau de la reine Khentkaous III à Abousir, photo: Martin Frouz / Institut d'égyptologie tchèque FF UK

Une découverte tchèque est venue se classer parmi les dix plus grandes découvertes archéologiques de l’année 2015 répertoriées par le magazine spécialisé en ligne HeritageDaily. En janvier 2015, une équipe d’égyptologues tchèques a en effet annoncé avoir trouvé sur le site d’Abousir le tombeau d’une épouse de pharaon jusque-là inconnue.

Le tombeau de la reine Khentkaous III à Abousir,  photo: Martin Frouz / Institut d'égyptologie tchèque FF UK
Il y a des grandes nations de l’égyptologie, comme l’école française, anglaise ou allemande. Et puis, il y a de plus petites nations qui viennent apporter leur pierre à l’édifice pour comprendre mieux une civilisation qui aujourd’hui encore, ne cesse de fasciner. En 2013, l’égyptologie tchèque a fêté son centenaire, témoignant de l’ancienneté des recherches menées par les archéologues tchèques.

Depuis les années 1970, l’Institut d’égyptologie tchèque est un des pays bénéficiant d’une concession pour mener ses recherches archéologiques. En l’espèce, la mission tchèque opère sur le site d’Abousir, au nord de Saqqarah et au sud-ouest du Caire, l’équipe se concentrant sur les structures royales datant de 2 500 ans avant Jésus-Christ et où se situent plusieurs pyramides appartenant aux pharaons de la Ve dynastie.

Le tombeau de la reine Khentkaous III à Abousir,  photo: Martin Frouz / Institut d'égyptologie tchèque FF UK
C’est sur ce site qui a déjà fait l’objet de découvertes importantes par la mission tchèque qu’en janvier dernier a été découvert le tombeau d’une reine jusque-là inconnu, identifiée par les égyptologues tchèque comme la reine Khentkaous III. L’équipe dirigée par Miroslav Bárta estime qu’il s’agit de l’épouse du pharaon Néferefrê :

« Le site d’Abousir recèle des surprises archéologiques. En regardant quelques années en arrière, je me rends compte que tous les ans, il y a eu une découverte d’importance mondiale. En ce qui concerne cette dame, la reine Khentkaous III, elle fut aussi mère de roi donc son tombeau se situe au cœur de la nécropole royale dans une pyramide d’Abousir.

Miroslav Bárta,  photo: Jan Sklenář,  ČRo
Il s’agit d’un mastaba, donc d’un tombeau en pierre calcaire, une construction rectangulaire avec une chapelle et une chambre funéraire profondément enfouie sous terre. C’est là que nous avons retrouvé notamment des inscriptions qui confirment le nom de la propriétaire de la tombe, sa titulature et sa position à la cour. »

Dans son classement annuel, le magazine en ligne HeritageDaily, spécialisé en archéologie, estime que cette découverte fait partie des dix plus importantes de l’année 2015. Ce succès de l’archéologie tchèque arrive même en troisième position, derrière la découverte de vestiges d’un grand monument préhistorique, à proximité du site de Stonehenge et celle d’une trentaine de bâtiments préhistoriques, dont un sauna, sur une île des Orcades.

Le chef de la mission égyptologique tchèque, Miroslav Bárta, détaille l’importance de la découverte du tombeau de la reine Khentkaous III :

Le trousseau du tombeau de la reine Khentkaous III à Abousir,  photo: Martin Frouz / Institut d'égyptologie tchèque FF UK
« Grâce à cette découverte, nous pouvons remplir un des nombreux blancs qui subsistent dans notre compréhension de cette merveilleuse civilisation égyptienne. Bien sûr, c’est aussi un grand pas en avant au niveau archéologique car ce tombeau est typique de cette période. Il témoigne de certaines évolutions dans l’architecture funéraire, quelles étaient les tendances ‘à la mode’ à cet égard et quels étaient les aspects plus traditionnels dans la zone d’Abousir et Saqqarah. Cette découverte nous permet de connaître plus en détails comment les anciens Egyptiens envisageaient la mort. »

Les fouilles de l’Institut d’égyptologie tchèque vont se poursuivre dans les pyramides d’Abousir dans les années qui viennent et nul doute que d’autres découvertes encore viendront enrichir les connaissances de l’Egypte ancienne. A une condition toutefois : que les finances soient au rendez-vous, car si l’égyptologie tchèque s’est fait une réputation mondiale, l’ombre des restrictions budgétaires plane chaque année sur la mission tchèque d’Abousir.