Une des plus célèbres cantatrices tchèques fête ses 50 ans
La cantatrice Dagmar Pecková a célébré lundi ses 50 ans à Chrudim, petite ville de la région de Pardubice, en Bohême de l’Est, près de laquelle elle est née. C’est dans une salle comble pour l’évènement qu’elle a entamé une série de concerts à travers la République tchèque. L’orchestre philharmonique de chambre de Pardubice dirigé par le chef d’orchestre Vojtěch Spurný l’accompagne à cette occasion.
« Je vais avoir 50 ans ! Mais je pense qu’aujourd’hui beaucoup de gens atteignent cet âge, et bien plus. La chose la plus importante, c’est de faire le bilan de 30 années passées sur scène. C’est l’essentiel »
Faire ce métier relevait d’un rêve d’enfant que Dagmar Pecková n’imaginait pas réalisable. « Qui à Medlešice (village où elle est née) connaissait Strauss ou Wagner ? », s’interroge-elle. Sa carrière l’a pourtant menée dans quelques-uns des plus prestigieux opéras du monde. Voici comment elle la résume :
« J’ai d’abord suivi les cours de Conservatoire de Prague, puis je me suis engagée trois saisons au Théâtre musical de Karlín. Et après, évidemment, il y a en quelque sorte un tournant quand je suis partie pour Dresde, ensuite à Berlin, puis à Stuttgart, et pour finir un peu partout dans le monde. »En effet, Dagmar Pecková est régulièrement invitée à se produire au sein d’opéras de renommée internationale, tels que le Royal Opera de Londres, le Zurich Opera ou encore le San Francisco Opera. Elle a de plus reçu, en 1999, le prix Thálie, qui récompense les meilleurs acteurs de théâtre et d’opéra, pour son rôle de Carmen au Théâtre national de Prague. De façon plus anecdotique, son nom fut donné en 1995 à un astéroïde.
Son parcours déjà bien riche ne l’empêche pas de dresser un constat un peu amer de l’évolution de l’opéra. Selon Dagmar Pecková, le monde de la musique classique se trouve aujourd’hui confronté à celui très dur du business.
« Aujourd’hui, tous les efforts sont mis en œuvre pour niveler l’opéra au niveau de la pop, le populariser et d’une certaine façon on a vulgarisé cet art. Je pense que cela ne va pas du tout. »Cela n’empêche pas Dagmar Pecková de préparer sereinement son prochain rôle pour l’automne prochain à l’opéra de Brunswick. Elle sera alors Brangäne dans le Tristan et Isolde de Wagner.