« Une école réellement saine » pour une meilleure alimentation des enfants tchèques
Les enfants passent à l’école une partie importante de leurs journées. Pour de nombreux élèves tchèques, déjeuner dans une cantine scolaire représente ainsi une évidence. Mais comment leur apprendre à manger sainement quand les cantines cuisinent souvent à partir de produits de mauvaise qualité en suivant une réglementation relative à la composition des repas qui n’a pas évolué depuis vingt-cinq ans ? C’est pour changer ces mauvaises habitudes alimentaires qu’a été lancée une nouvelle campagne intitulée « Une école réellement saine ». Bien que les vacances d’été battent leur plein, Radio Prague s’est donc intéressée à ce projet de plus près.
« Quand une école s’intègre au projet, elle reçoit gratuitement une liste de méthodes et de critères qu’elle doit accomplir. Il y a donc avant tout des critères relatifs aux cantines scolaires. Parmi eux figure une liste de produits alimentaires que nous considérons comme nuisibles à la santé et que ces cantines ne devraient donc plus utiliser, comme des édulcorants ou le glutamate. Puis il s’agit par exemple de l’origine des aliments ou de la part des aliments frais. L’objectif est donc de minimiser l’utilisation de demi-produits ou de produits alimentaires en poudre et de cuisiner à partir d’aliments locaux et saisonniers. »
En remplissant les conditions définies, les écoles peuvent atteindre graduellement trois niveaux (de bronze, d’argent et d’or), indiquant dans quelle mesure elles ont intégré ces changements. Le programme est néanmoins plus complexe et ne se réduit pas à une offre de repas de qualité. Il vise aussi à fournir aux enfants davantage d’informations sur ce qu’ils mangent :
« En conformité avec la législation actuelle, les écoles sont censées introduire la nutrition dans le cadre des matières interdisciplinaires que sont ‘L’homme et la santé’ et ‘L’éducation à la santé’. Mais l’envergure et la qualité de cette éducation varient d’un établissement à l’autre. Nous leur fournissons donc des matériaux méthodologiques. Les enseignants choisissent ceux qui leur conviennent et les utilisent ensuite en classe. Les écoles peuvent aussi proposer des cours pratiques de cuisine et de jardinage. Nous leurs fournissons donc aussi des méthodes qui les aident à expliquer aux enfants par exemple comment préparer du pain ou comment cultiver un potager et comment s’en occuper. De plus, nous avons obtenu l’autorisation des services d’hygiène pour utiliser les produits cultivés dans le jardin de l’école à la cantine. »Mais comme l’explique Margit Slimáková, l’éducation à l’alimentation ne doit pas concerner seulement les enfants :
« Nous proposons, bien sûr, également des programmes destinés au public. L’objectif des écoles saines est de connecter les communautés, c’est-à-dire les parents, les enfants, les cuisiniers, mais aussi les habitants des commune, les dirigeants des écoles, ou encore les fermiers et les boulangers locaux… D’ailleurs, un des critères pour atteindre le niveau de bronze est de fonder un groupe de travail sur la nutrition qui s’efforce d’améliorer la situation alimentaire des enfants. De plus, chaque école s’intégrant au projet peut bénéficier d’un coordonnateur local. Il s’agit d’un conseiller-nutritionniste, souvent un parent d’élève, qui peut aider l’école à développer son potentiel. Enfin, nous essayons de connecter les écoles saines les unes aux autres. L’année dernière, nous avons organisée une conférence des écoles saines à Prague, qui se tiendra de nouveau à l’automne prochain. Nous encourageons ainsi les écoles à s’entraider et à partager leurs expériences. »
En s’inspirant du modèle occidental, les auteurs du projet espèrent que cette initiative aboutira à des changements plus généraux dans la législation relative à l’alimentation dans les écoles. La liste de toutes les « écoles réellement saines », ainsi que le niveau que celles-ci ont atteint, est disponible en ligne et régulièrement actualisée sur le site web du projet www.skutecnezdravaskola.cz.