L’augmentation du prix des repas à la cantine, un problème pour nombre de familles
Elles aussi touchées par l’augmentation des prix des denrées alimentaires ainsi que de l’énergie, les cantines scolaires réagissent en augmentant leurs tarifs. Une augmentation non négligeable pour certaines familles, qui sont de plus en plus nombreuses à avoir besoin d’aides financières pour payer les repas de leurs enfants.
Un amendement à la loi sur la restauration scolaire, qui est entré en vigueur le 1er septembre 2021, permet désormais aux restaurants scolaires d’augmenter les prix des repas qu’ils proposent aux élèves. Si certaines cantines ont pu laisser leurs prix inchangés, notamment grâce au soutien financier des communes, en moyenne, les prix des repas scolaires auraient déjà augmenté de 3 couronnes, d’après un article publié sur iDnes.
Cet amendement modifie les fourchettes des prix des repas dans les cantines scolaires, les relevant de 20 à 25 %, voire plus dans certains cas. Par exemple, pour un enfant en école maternelle, la fourchette de prix est dorénavant fixée entre 33 et 52 couronnes par jour, alors qu’elle était auparavant de 26 à 43 couronnes.
Désormais relevé, le prix maximal des repas en cantine scolaire permet ainsi aux établissements de prendre en compte la hausse des prix des denrées alimentaires. En effet, d’après l’Office statistique tchèque, leur prix moyen a augmenté de 20 % depuis que les conditions tarifaires ont été définies pour la dernière fois, en 2012. De plus, selon Karel Jahoda, de l’Association des restaurants scolaires, cette augmentation permet également aux restaurants scolaires d’acheter des denrées de meilleure qualité pour la préparation des repas. Cependant, l’élévation du prix minimal des repas peut être un problème pour certaines écoles, et notamment des écoles maternelles, qui avaient tendance à ajuster leurs prix sur la limite basse.
Coordinatrice du projet VašeVýživné.cz, qui aide les parents isolés à obtenir les pensions alimentaires dont ils ont besoin pour élever leurs enfants, Dagmar Vogtová estime que l’augmentation des prix des repas pour les scolaires va forcément avoir pour conséquence une augmentation du nombre de familles qui ne pourront plus les payer. La ville de Pardubice, par exemple, constate que cette année, quelque 72 enfants bénéficient d’une aide financière qui leur garantit un repas chaud par jour, alors qu’ils étaient à peine 40 concernés l’an passé.
Světlana Divecká, directrice de l’école Resslová à Pardubice, décrit le profil des enfants pris en charge :
« Il s’agit en général d’enfants dont les familles ont des problèmes : soit les parents bénéficient déjà des prestations liées à leur pauvreté matérielle, ou bien il s’agit de parents isolés, ou encore une situation difficile survient dans leur famille, qui a alors besoin d’être aidée. »
Pour subventionner les repas de ces 72 enfants, la ville de Pardubice a recours en partie à des fonds de l’Etat, et en partie à des fonds du programme Obědy pro děti de l’entreprise d’intérêt général Women for Women, avec laquelle collaborent sept écoles élémentaires de la ville. Světlana Divecká explique que ce programme agit en coopération avec les écoles élémentaires pour identifier les enfants dans le besoin. Il ne procure pas d’aide financière directe aux familles, mais il paye directement au restaurant scolaire le déjeuner des enfants concernés pour toute l’année scolaire.
« Les professeurs principaux identifient les familles en difficulté ou, dans certains cas, ce sont les parents qui font directement appel à nous. Il s’agit d’une aide anonyme, les autres enfants ne savent pas qui finance les repas. »
Cela évite ainsi que les enfants de familles en difficulté financière ne soient mis à l’écart du reste des élèves. Quant à elle, la ville de Plzeň vient de décider de réaffecter les fonds initialement destinés à des activités de natation et d’initiation à la sécurité routière, qui n’ont pas été utilisés l’an passé. Ces fonds serviront donc à subventionner les déjeuners des enfants dont les parents bénéficient déjà de prestations sociales en raison de leur pauvreté matérielle. Ceci afin de répondre non seulement à l’augmentation actuelle des prix de la cantine, ainsi que des prix en général, mais également aux conséquences négatives de la crise sanitaire sur le budget de ces familles.