Une nouvelle bavure policière lors des manifestations du 1er mai ?

Katerina Jacques, photo: CTK

L'affaire de Katerina Jacques, directrice de la section du Bureau gouvernemental en charge des droits de l'homme et de l'égalité des chances, qui a été brutalisée par la police, lors des manifestations du 1er mai à Prague, continue de faire couler beaucoup d'encre. Les réactions sont des plus diverses : de l'appel à la raison dans les agissements des forces de l'ordre, à l'appel à la démission du ministre de l'Intérieur dans les rangs de l'opposition de droite.

Katerina Jacques,  photo: CTK
L'intervention du policier qui a malmené Katerina Jacques est l'objet d'une enquête de l'Inspection du ministère de l'Intérieur et le policier a été suspendu jusqu'à nouvel ordre. D'après le ministre de l'Intérieur, Frantisek Bublan, l'intervention de ce policier, qui s'est soldée par des coups et blessures sur la personne de Katerina Jacques, n'était aucunement justifiée, inadéquate et inutile. La police affirme qu'elle a respecté la loi et est intervenu contre une femme qui a pertrubé une manifestation légale et calme des néonazis et qui a opposé une résistance aux forces de l'ordre. Le Parti des Verts, dont Katerina Jacques est candidate pour les prochaines législatives, demande des explications et la vice-présidente du Parti civique démocrate, principale formation de l'opposition de droite, Miroslava Nemcova, demande même la démission du ministre de l'Intérieur. Ce dernier refuse une telle position radicale :

« Je ne peux vraiment pas répondre des actes de tous les policiers. Je n'en ai même pas le pouvoir. Je considère cette déclaration comme faisant partie de la bataille électorale. Je veux mener une enquête impartiale, car cela peut arriver à n'importe quelle force politique au pouvoir et on ne peut tirer de telles conséquences après chaque intervention des policiers. »

Le Premier ministre, Jiri Paroubek, a déclaré, quant à lui, que le policier avait été pris de folie et qu'il devrait immédiatement quitter les forces de l'odre. D'après les autorités policières, s'il s'avère que le policier est intervenu d'une manière inadéquate et a brutalisé Katerina Jacques sans raison fondée, sous les yeux en plus de ses collègues qui n'ont rien fait pour l'en empêcher, ce policier et ses collègues pourraient être suspendus et faire l'objet de sévères sanctions. Quel que soit le résultat de l'enquête en cours, cette bavure ne contribue pas à redorer le blason de la police.