Les Verts font une entrée historique au Parlement tchèque

Katerina Jacques (au milieu), photo: CTK

Pour la première fois dans l'histoire de la République tchèque, les écologistes siègent au Parlement, après avoir recueilli près de 7% des voix aux dernières élections législatives. Six députés représentent le parti des Verts (Strana Zelenych) à la Chambre basse, et trois de ses dirigeants figurent sur la liste du potentiel gouvernement de coalition.

Katerina Jacques  (au milieu),  photo: CTK
C'est en chantant, tournesols à la main, accompagnés d'une petite délégation de militants et de leurs familles que les six élus du Parti des Verts sont arrivés mardi à la Chambre des députés (Poslanecka snemovna). Parmi ces six nouveaux représentants, la vice-présidente du parti, Katerina Jacques, dont le nom a fait la une des journaux juste avant les élections, après qu'un policier zélé l'a malmenée, lors d'une manifestation contre un rassemblement néo-nazi. Pour elle, il était important de célébrer cette journée historique :

« Nous voulons montrer que c'est pour nous réellement un jour de fête. Pas seulement pour les six députés, mais aussi pour tous ceux qui ont fait campagne avec nous, tous ceux qui travaillent dans le parti et tous ceux qui se réjouissent de notre succès. Nous voulions également montrer que dans l'Europe postcommuniste, nous sommes les premiers Verts à être représentés au Parlement. »

Mirek Topolanek et Miroslava Nemcova,  photo: CTK
Première rentrée parlementaire donc pour les six élus Verts, qui dès leur arrivée se sont engagés à restreindre eux-mêmes l'immunité judiciaire liée à leur statut de député. Une immunité dont le champ d'application est, selon eux, trop étendu et qui devrait se « limiter à la protection de la liberté d'expression des législateurs ».

Une rentrée qui se fait dans un contexte assez inhabituel, avec des sièges équitablement répartis entre « la droite » et « la gauche », et une première difficulté : l'élection du président de la Chambre - une élection prévue pour jeudi mais qui s'annonce difficile. Pour l'instant, une seule candidate reste en lice : la vice-présidente de l'ODS Miroslava Nemcova, que sociaux-démocrates et communistes refusent de soutenir.

Jusqu'à présent, les Verts ont choisi de négocier avec la droite pour tenter de former une coalition gouvernementale, en se voyant attribuer trois ministères, dont un sans portefeuille. Sans accord entre les deux principaux partis, entre l'ODS et le CSSD, l'avenir de ce gouvernement de coalition est toutefois plus que compromis, même si le Président Vaclav Klaus s'est déclaré prêt à le nommer. Reste à savoir si les Verts réussiront vraiment à tirer leur épingle de ce jeu de pouvoir qu'ils commencent tout juste à apprendre.