Une rencontre avec José Pliya

José Pliya

José Pliya fait partie de la génération des dramaturges africains qui, à partir des années 1980, insufflent une nouvelle vie au théâtre dans le monde. Originaire du Bénin, fils d'un écrivain célèbre, il ne voulait pas suivre les traces de son père et a su trouver son propre chemin. Aujourd'hui, il est l'auteur de plusieurs pièces jouées autour du monde, et pas seulement dans les pays francophones. Deux de ses pièces ont déjà été traduites en tchèque et la version radiophonique de sa pièce Le Masque de Sika sera diffusée, le 20 mars prochain, par la radio publique tchèque. A l'Institut français de Prague, qui a organisé une rencontre avec cet écrivain, Vaclav Richter a eu l'occasion de poser à José Pliya quelques questions.

(Rire) "Bonne question. Oui, oui, absolument, je ne renie pas du tout cette part de moi, je suis un écrivain d'origine africaine, de nationalité française, qui s'intéresse à des thématiques universelles. Je préfère le titre d'écrivain de théâtre tout simplement, mais si on me demande de spécifier, en général, je dis d'origine béninoise et de nationalité française. J'y tiens beaucoup."

Vous êtes dramaturge. Est-ce que vous vous inspirez du théâtre populaire africain?

"Pas vraiment. Ce n'était pas ce théâtre qui m'a nourri. Moi, j'étais beaucoup nourri par le théâtre très littéraire, parce que j'étais dans une famille de littéraires ; mon rapport au théâtre était d'abord le rapport au texte, et ensuite au théâtre, j'ai envie de dire, occidental. C'est bien plus tard que j'ai découvert le théâtre rural, le théâtre populaire, le théâtre d'intervention sociale, qui est un théâtre d'improvisation comme la commedia dell'arte. Et c'est un théâtre qui est venu dans mon univers comme une curiosité, plus que comme une influence. Je reste quand même marqué par un théâtre de texte."

Comment expliquez-vous l'intérêt croissant de la société occidentale pour le théâtre, la littérature et la culture africaine?

"Je pense que c'est un effet de mode. Je crois que l'Occident est à la recherche de nouveautés, de nouveaux horizons à explorer et que ce théâtre a toujours existé et a toujours été riche, mais n'était pas à la mode du jour. On considérait qu'il n'existait pas, mais il existait. Maintenant il y a un besoin de renouvellement, donc tout le monde se précipite là bas. Alors, il faut essayer de construire une oeuvre, pour rester, pour surnager quand la mode sera passée."