Une source d’énergie propre et inépuisable dans 30 ans peut-être

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Tokamak, c’est le nom d’un réacteur spécial qui pourrait servir à la réalisation de la fusion nucléaire contrôlée. L’Académie des sciences de la République tchèque possédait déjà un petit réacteur expérimental de ce type et de fabrication russe depuis les années 1970. Elle vient d’en recevoir un plus puissant et surtout plus moderne. A quoi servira-t-il ?

Le président de l’Académie des sciences,  Václav Pačes,  photo: CTK
Le tokamak russe était de type Castor et ne servait vraiment qu’à de faibles et très courtes expériences. En plus de cela, il arrivait à la fin de ses capacités d’utilisation. En Grande-Bretagne, on a construit un nouveau réacteur de type Compass, beaucoup plus puissant. Les chercheurs tchèques ont reçu l’ancien réacteur britannique du même type en cadeau, comme l’explique le président de l’Académie des sciences, Václav Pačes :

« L’Institut de la physique du plasma de l’Académie des sciences possédait déjà un tokamak soviétique qui datait de 1972, mais parce que l’Institut compte un grand nombre de spécialistes en physique du plasma, on nous a envoyé d’Angleterre un tokamak Compass D. Il présente une qualité très importante : c’est la copie exacte, en miniature, environ au 1/10e de la grandeur nature du tokamak géant qui est en construction à Cadarache dans le sud de la France. »

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Le tokamak Compass, qui pèse plus de 21 tonnes et représente une valeur de près de 20 millions d’euros, est arrivé sur un convoi spécial au mois d’octobre 2007. Son installation à l’Institut de la physique du plasma a duré jusqu’au 1er avril. Grâce à lui, les chercheurs tchèques vont participer aux expériences qui ont lieu dans le cadre d’Euratom, une organisation pour la recherche nucléaire faisant partie de l’Union européenne. Il s’agit surtout de créer une fusion nucléaire contrôlée, un projet qui apporterait une source écologique inépuisable d’énergie à l’humanité dans le cas de sa réalisation. C’est un projet qui a vu le jour dans les années 1960 et dont Václav Pačes nous explique brièvement le principe :

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« En fin de compte, c’est comme le soleil qui brille. Mais le problème est d’ordre technique, car il se produit un gaz brûlant, disons de l’hydrogène en fusion. Les très hautes températures rendent très difficile de maintenir le gaz en une seule masse et compliquent aussi la manière de fournir à ce gaz l’énergie nécessaire pour que les atomes d’hydrogène fusionnent en atomes d’hélium tout en libérant une gigantesque quantité d’énergie. »

Grâce à la mise en service du tokamak Compass, les chercheurs de l’Académie des sciences de la République tchèque vont donc faire partie de l’élite mondiale dans la recherche de nouvelles sources d’énergie. Une élite qui est persuadée que la fusion nucléaire représente l’avenir de la production d’une énergie dont l’humanité a de plus en plus besoin. Le nouveau réacteur devrait être mis en service encore avant la fin de cette année.