Une statue de Jan Palach un jour à Paris ?
Une statue de Jan Palach à Paris ? L’idée n’est pas totalement absurde puisqu’il en existe déjà dans d’autres villes d’Europe, hors RT. L’ambasse de RT en France s’efforce de trouver un moyen de réaliser ce projet qui rendrait hommage à cet étudiant tchèque qui s’est immolé en janvier 1969, place Venceslas, pour protester contre les renoncements du pouvoir politique tchécoslovaque face à l’occupant soviétique. Un geste qui a bouleversé le monde. L’ambassadeur de RT, Pavel Fischer, nous rappelle comment est née cette idée de statue.
« On va bientôt commémorer le sacrifice de Jan Palach, en 1969, quarante ans après. Il s’avère qu’en France se trouvait un sculpteur expressioniste d’origine hongroise, Andras Beck : bouleversé par le geste de Palach, s’est mis à créer une statue assez importante de 3,50m de haut pour exprimer ce qu’il a ressenti à ce moment-là, en 1969. Après la mort de cet artiste en 1985, une association a été créée et travaille à ce que son engagement artistique et citoyen soit préservé. C’est donc l’origine de la statue qui n’existe pas aujourd’hui en taille réelle, il n’existe qu’une miniature qui a été dévoilée et inaugurée à Prague au Lycée Jan Palach. Aujourd’hui, nous avons été sensibilisés à l’existence de ce projet de grande statue. La question qui se pose c’est est-ce qu’on ne pourrait pas trouver un endroit digne de cet artiste et de ce signe fort. »
Comment se négocie un emplacement pour une statue, surtout quand elle est aussi grande ?
« C’est une question qui concerne à la fois les urbanistes, les architectes de l’espace public, les paysagistes si on la place dans un parc public, mais aussi les représentants politiques et les élus locaux. Ce qui nous importe c’est que ce monument rappelant la détresse d’un peuple et la révolte des jeunes qui ne voulaient pas assister à l’enlisement d’un pouvoir installé de l’extérieur dans notre pays, la Tchécoslovaquie, que ce symbole reste vivant. Si vous passez en revue les monuments qui existent à Prague, au Luxembourg, en Grande Bretagne ou en Italie et qui sont dédiés à Jan Palach, nous nous posons la question si ce n’est pas le moment, quarante ans après sa mort, de chercher un emplacement pour cette statue qui existe en moule pour le moment. »
D’autant qu’à l’époque le geste de Palach avait suscité beaucoup d’émotion... Quelles sont les chances que ce projet aboutissent ? Le fait que vous en parliez signifie-t-il qu’elles sont bonnes ?
« Vous savez un diplomate doit toujours faire part de ce qu’il sait, de ce qu’il peut dire et il y a aussi ce qu’il doit voiler, parce que les négociations sont en cours. Et elles sont sensibles comme vous pouvez l’imaginer. D’ailleurs notre expérience avec la pose des plaques commémoratives à Paris, et en France en général, est telle qu’il faut être toujours prudent et attendre le dernier tampon. Je vous assure qu’on n’en est pas encore là, nous négocions avec les élus locaux. Mais je peux dire que nous sommes très sensibles aux signes publics qui rappellent l’amitié et la solidarité entre nos deux peuples. »