Une vague de solidarité

A la suite des attentats terroristes à New York et à Washington, une vague d'émotion et de solidarité avec les Américains a mobilisé la population tchèque. De nombreux Pragois ont posé des fleurs devant l'ambassade des Etats-Unis à Prague et parmi eux il y avait aussi le Président Vaclav Havel. Des centaines de Pragois sont venus, dans l'après-midi de mercredi, au centre de Prague pour se recueillir et allumer des bougies devant la statue de saint Venceslas. C'est à cet endroit où les Tchèques se réunissent toujours dans les moments cruciaux de leur histoire, c'est devant la statue du patron de la Bohême qu'ils se réfugient dans les moments du désespoir mais aussi lors des tournants révolutionnaires. Cette fois-ci, ils sont venus malgré un appel du ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, qui leur a déconseillé de venir car il voulait prévenir le risque d'un éventuel acte terroriste. Parmi les participants à cette manifestation paisible qui a réuni, place Venceslas, quelque 700 personnes, il y avait aussi des hommes politiques et des artistes célèbres.

Le mouvement de solidarité s'est répandu sur tout le pays. Des hôpitaux, des médecins, des infirmières ont proposé leurs services aux sinistrés américains. De nombreuses personnes ont donné du sang pour les victimes de la catastrophe. L'ambassade des Etats-Unis à Prague a reçu d'innombrables coups de téléphone des gens qui voulaient manifester ainsi leurs sympathies et leur émotion. Un groupe de secouristes avec des chiens dressés pour la recherche des personnes ensevelies sous les ruines attendait, en vain, l'autorisation de la partie américaine pour se rendre à New York. Il semble, pour le moment, que les Etats-Unis sont suffisamment équipés et disposent de moyens nécessaires pour poursuivre les travaux de sauvetage. Les Tchèques aimeraient pourtant manifester leur solidarité. On organise des collectes pour aider les victimes. Le Conseil municipal de Prague a décidé d'accorder aux sinistrés 4 millions de couronnes, près de 400 000 FF. "Il s'agit d'un don symbolique, a déclaré à cette occasion le maire de Prague, Jan Kasl. Les économies de Prague et des Etats-Unis sont incomparables."