Vaclav Havel défend la cause de l'opposition biélorusse
L'intérêt d'intellectuels et de certains représentants tchèques va non seulement du côté de l'opposition à Cuba - nous en avons beaucoup parlé, ces derniers jours - mais aussi du côté de l'opposition biélorusse. L'édition de ce vendredi du quotidien MfDnes publie une réflexion sur la Biélorussie, de la plume de l'ex-président tchèque Vaclav Havel. Alena Gebertova l'a lue pour vous.
Dans quelques semaines, la Biélorussie sera l'un des nouveaux voisins de l'Union européenne élargie. Ce constat amène Vaclav Havel à s'interroger sur les attitudes à prendre par les pays démocratiques à l'égard de ce pays, « jeté, suite au régime autocratique d'Alexander Lukaschenko, dans un profond isolement politique ». La violation des droits de l'homme fondamentaux dont celui à la diffusion libre d'informations ou la liberté d'expression, la criminalisation et la persécution d'opposants au régime ou encore la pratique de modifications délibérées de la législation seraient les signes marquants de ce régime. Quel remède à la situation ? Selon Havel, il faut encourager en premier lieu les activités d'initiatives civiques indépendantes en Biélorussie.
La tradition veut, écrit-il, que la Biélorussie s'oriente vers la Russie. Mais on voit se former une nouvelle génération qui aperçoit son futur au sein de l'Union européenne. Or il ne suffit plus, souligne Vaclav Havel, de critiquer le régime Lukaschenko et d'isoler politiquement ses représentants, mais il est nécessaire de soutenir tous ceux qui sont enclins à la coopération et au partenariat : l'opposition démocratique, les initiatives indépendantes, les étudiants et les citoyens, dont l'ambition est une Biélorussie « européenne ».
« Je suis intimement convaincu que l'avenir de la Biélorussie est lié à celui de l'Europe et, vice versa, l'avenir de l'Europe à celui d'une Biélorussie démocratique et indépendante », conclut l'ex-président tchèque.
Ajoutons que Vaclav Havel n'est pas la seule personnalité tchèque qui porte un vif intérêt à l'évolution et aux opposants au régime en Biélorussie. L'évêque Vaclav Maly, grande figure de l'ex-dissidence tchèque, par exemple, l'a visitée, en été dernier pour dresser un constat inquiétant : « La Biélorussie est un pays oublié »... Oublié, il ne l'est certainement pas par une partie d'anciens opposants au régime de la Tchécoslovaquie communiste.