Vaclav Havel pour des présidentielles au suffrage universel
La polémique, autour de l'élection du chef de l'Etat tchèque, remue les eaux parlementaires, politiques et publiques, depuis un certain temps. Le Président Havel vient de se prononcer sur la question. Alain Slivinsky.
Sur la scène politique tchèque, il semble que la discussion sur le mode de scrutin des présidentielles se soit stabilisée : toutes les formations politiques seraient pour le suffrage universel, sauf le Parti civique démocrate, le leader de l'opposition. Plus de 80 % des Tchèques seraient aussi pour l'élection directe du chef de l'Etat. L'actuel président de la République, Vaclav Havel, élu par les députés, explique pourquoi il serait pour, dans un article écrit pour le quotidien Mlada fronta Dnes. Le chef de l'Etat devrait avoir une légitimité différente de celle des autres institutions, qui est le résultat de la lutte des partis politiques. Elu par les citoyens, il serait plus indépendant et représenterait un facteur de stabilité. Vaclav Havel serait, d'ailleurs, pour une prolongation du mandat du Président - de cinq, actuellement, à six ans - le corps législatif étant élu pour quatre ans. Le changement du mode de scrutin ne nécessiterait pas une importante modification de la Constitution. Les pouvoirs du Président pourraient rester identiques. Aux opposants du suffrage universel, argumentant avec le manque de tradition, ou même une faible maturité politique des citoyens, Vaclav Havel répond que ce serait presque une offense à ses citoyens. Il indique que les présidents des pays européens sont élus au suffrage universel, sous une forme ou une autre, et que les pouvoirs sont un peu les mêmes que ceux du chef de l'Etat tchèque. Les élections directes garantiraient que le président de la République ne pourrait plus être le jouet des partis politiques. Nous ajouterons la question : le successeur de Vaclav Havel, dans un an environ, sera-t-il élu par les citoyens ?