Václav Klaus a opposé son veto à une loi visant à réduire les émissions de gaz polluants
Le président de République tchèque, Václav Klaus, bien connu pour son opposition aux tenants du réchauffement climatique, vient de mettre son veto à une loi destinée à améliorer la qualité de l’air. Cette loi prévoyait notamment d’interdire à la circulation des véhicules ne respectant pas certaines normes environnementales ou encore de permettre aux automobilistes de circuler gratuitement sur certaines portions d’autoroute afin de contourner villes et villages.
L’opposition sociale-démocrate (ČSSD) était globalement d’accord avec le texte, jugeant cependant qu’il n’allait pas assez loin. Un des principaux intéressés, Petr Kajnar, le maire de la ville d’Ostrava déclarait ainsi :
« Je pense que c’est évidemment une bonne chose, le fait qu’apparaisse cette idée de zone de basses émissions. Et même si cette première ébauche de loi n’est pas parfaite, je pense que, sur le long terme, nous pouvons progressivement l’améliorer et mieux identifier les paramètres de ces mesures et les zones où nous pouvons commencer à les appliquer. Cependant, on peut aujourd’hui clairement établir que 90% des automobiles circulant en ville respectent les limites actuelles de rejet de gaz polluants. La loi apporte une solution encore incomplète mais il vaut mieux résoudre le problème partiellement que ne pas le résoudre du tout. »Petr Kajnar ajoutait qu’une étape supplémentaire pourrait être la création de zone à péage dans certaines villes sur le modèle de ce qui existe à Londres par exemple. Les communistes en revanche s’étaient largement positionnés contre le texte, au prétexte notamment que celui-ci allait ouvrir de nouveaux horizons à la corruption. Surtout, cette loi constituait pour eux une attaque en règle contre le secteur industriel.
Curieusement, ce sont des arguments repris par Václav Klaus pour justifier son veto. Selon lui, outre le fait que les sénateurs se sont montrés réservés vis-à-vis de ce texte, celui-ci serait trop difficile à mettre en pratique et imposerait des contraintes trop importantes aux entreprises sans prendre en compte leurs spécificités. Pour le président, qui considère ce qu’il appelle « l’environnementalisme » comme un nouveau totalitarisme, le seul effet de la loi serait « de détériorer l’environnement juridique et commercial ». Il a ajouté qu’il avait conscience que sa décision était « polémique » mais qu’« il se devait de la prendre ».