Václav Klaus au seuil de la dernière année de son mandat
Dans un an, le 7 mars 2013, prendra fin le mandat du président tchèque Václav Klaus. Homme d’Etat qui malgré ses opinions controversées ne perd pas les sympathies d’une importante partie de la population tchèque, Václav Klaus dresse ces jours-ci le bilan de ses activités de l’année écoulée et ne tarde pas à préparer déjà son avenir post-présidentiel.
« Pour moi c’est toujours un document très précieux sur toute une année. Bien sûr c’est un document spécifique qui aborde les événements de l’année d’un seul point de vue, c’est-à-dire de celui du château de Prague et de la fonction de président de la République. Tous les événements importants, les litiges et les attaques politiques de l’année, tout cela se reflète dans mes réactions qui sont réunies dans ce livre. »
Par la même occasion le président a fait aussi son pronostic sur les événements de l’année 2012 et a esquissé un tableau plutôt sombre de l’évolution de la situation en République tchèque et en Europe :
« Je ne veux pas répandre des rumeurs pessimistes mais je ne vois pas un changement de tendances et une telle amélioration de la situation qui pourraient nous faire espérer que l’année 2012 sera meilleure, plus calme, plus stable et plus satisfaisante sur notre scène politique et en Europe, dans notre économie et dans l’économie européenne. Certains hommes politiques tchèques et européens font la sourde oreille et continuent sur la même voie car ils n’ont pas compris la nécessité d’un changement radical. »Le président n’est pas allé cependant jusqu’à préciser la nature des changements qui lui semblent tellement nécessaires.
Une année avant le départ du président du Château de Prague la presse se livre déjà à des spéculations sur les activités de Václav Klaus après la fin de son mandat. L’homme qui domine la vie publique tchèque depuis plus de vingt ans, n’entend pas se retirer de la scène politique. Pour préparer d’ores et déjà le terrain pour ses futures activités, il vient de fonder un institut qui porte son nom et qui doit jouer non seulement le rôle de bibliothèque présidentielle mais dont les objectifs sont beaucoup plus ambitieux. L’institut rassemblera les documents sur la vie et l’œuvre de Václav Klaus, propagera ses opinions et devra réagir également aux événements politiques y compris les importantes questions internationales. Il abritera aussi un centre de recherches et le secrétariat post-présidentiel de Václav Klaus. Selon le commentateur de la Télévision publique tchèque, Petr Fischer, ce sera donc une institution plongée en plein dans l’actualité politique :
« L’institut jouant le rôle d’un centre de recherches et de protection des idées du président se transformera facilement en un groupe lobbyiste influent. Les préparatifs progressifs du départ du président de la scène politique s’avèrent donc plutôt comme la préparation du terrain pour une forte plateforme nationale qui ne devrait pas disparaître de la politique mais devrait s’imposer pleinement en tant qu’une forme originale du réalisme tchèque. »Au cours de sa carrière présidentielle Václav Klaus a souvent attiré l’attention et même scandalisé le monde politique par ses opinions radicales et controversées. Critique intrépide de l’Union européenne, il a déployé également beaucoup d’énergie pour mettre en cause certaines théories environnementalistes dont celle sur le changement climatique. Il est fort probable que Václav Klaus, dès qu’il ne sera plus obligé de respecter une certaine retenue présidentielle, développera ces thèmes et finira par radicaliser encore son discours politique.