Václav Klaus sera probablement le dernier à ratifier le Traité de Lisbonne

Václav Klaus

Dans un entretien accordé à Český rozhlas (Radio publique tchèque) le président Václav Klaus a abordé plusieurs thèmes importants dont la ratification du Traité de Lisbonne et la présidence tchèque de l’Union européenne. Il en découle entre autres que Václav Klaus se réserve le droit d’être le dernier chef d’Etat européen à apposer sa signature sous le Traité de Lisbonne.

Václav Klaus | Photo: Radio Prague Int.
Le traité de Lisbonne qui doit réformer l’Union européenne ouvre la voie à une énorme centralisation et la création d’un « super-Etat ». Tel est le principal argument de Václav Klaus contre ce document qui, à son avis, éloignera les citoyens d’une façon intolérable des pouvoirs de décision. En République tchèque, le Traité de Lisbonne a déjà été ratifié par les deux chambres du Parlement mais la signature du président manque toujours. Avant de passer à l’acte Václav Klaus veut connaître le résultat du deuxième référendum sur cette question en Irlande, la décision de la Cour constitutionnelle en Allemagne, la position de la Pologne dont le président Lech Kaczynski attend, lui-aussi, le résultat du referendum irlandais, et surtout le verdict de la Cour constitutionnelle tchèque après sa saisine par un groupe de sénateurs. Václav Klaus veut donc prendre son temps:

«Je ne me dépêcherai certainement pas. J’attendrai en tout cas le moment où toutes les affaires dont j’ai parlées, y compris la plainte constitutionnelle de nos sénateurs, auront été réglées.»

Václav Klaus est également convaincu que les garanties données à l’Irlande, la semaine dernière, par le Conseil européen changent au fond le Traité de Lisbonne et que ce document doit donc être de nouveau ratifié par le parlement. Accusé d’euroscepticisme, le président répète toujours que l’adhésion de la Tchéquie à l’Union européenne est nécessaire et sans alternative mais s’oppose fermement à ce que les Etats membres cèdent une partie de leurs pouvoirs à Bruxelles. Au cours de l’entretien Václav Klaus a également évoqué la présidence tchèque de l’Union qui touche à sa fin. Il a rejeté l’idée que la chute du cabinet Mirek Topolánek aurait nuit à la présidence tchèque:

«Cette présidence s’est déroulée à un moment difficile. C’était une grande crise. Déjà au début de la présidence a éclaté un conflit violent entre la Russie et l’Ukraine et on a dû faire face aux hostilités à Gaza. La situation était donc difficile. Nous l’avons encore compliquée par le changement de gouvernement pendant la présidence, mais je pense qu’au fond, la qualité de notre présidence n’en a pas été influencée d’une façon substantielle.»

Václav Klaus et José Barroso,  photo: CTK
Et le président de souligner que la Tchéquie a bien assumé toutes ses obligations dans le cadre de la présidence et que lui-même a dirigé plusieurs sommets réussis en étant en contact avec José Barroso. Interrogé sur la candidature de ce dernier à la reconduction au poste de président de la Commission européenne, Václav Klaus s’est permis un petit pronostic:

«C’est un candidat possible. Je crois que d’une certaine façon il est un prototype du modèle actuel de l’Union européenne et c’est pourquoi je m’attends à ce que son mandat de président soit prolongé.»

Václav Klaus, qui dit connaître bien et depuis longtemps José Barroso, ne pense pas cependant que les rapports amicaux entre les dirigeants des pays européens aient joué un rôle important dans la présidence tchèque. A son avis l’exhibition de l’amitié entre les dirigeants tchèques et européens et leur tutoiement ostentatoire n’ont été que l’expression, nous citons, d’une «très fausse camaraderie».