Věra Neumannová, fraîche lauréate du prix Gratias Agit: « Je suis toujours prête à aider »

Dix-huit personnalités et organisations se sont vus décerner, vendredi, par le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, le prix Gratias Agit. Parmi les lauréats qui ont été appréciés pour « leur diffusion du bon renom de la République tchèque à l’étranger », figure Mme Věra Neumannová, promotrice inlassable de la culture tchèque, mécène et défenseuse des droits des enfants. Nous l’avons rencontrée lors de la cérémonie qui s’est déroulée au Palais Černín, à Prague.

Photo: CTK
Plus d’un demi-siècle après avoir quitté la Tchécoslovaquie, après avoir émigré, que représente pour vous cette remise du prix par la diplomatie tchèque ?

« J’ai été très honorée, je suis aussi émue, parce que je pense à mon mari, je pense à mon père. Je suis née à Prague, je retourne souvent à Prague, mais je ne m’attendais pas à cet honneur. «

Si vous parlez français, c’est parce que vous vivez en Suisse, depuis quarante-cinq ans. Vous êtes née en Tchécoslovaquie, mais vous êtes partie après la deuxième Guerre Mondiale au Venezuela. Pourquoi ce choix ?

« Vous savez, après la guerre, on a cherché un pays où on aurait pu vraiment commencer. Notre oncle, qui a vécu pendant la guerre en Amérique, a choisi pour nous le Venezuela. Et vraiment, ç’était magnifique… Tout a été fini, lorsque mon mari est tombé malade et est décédé. J’étais seule, j’ai créé une fondation. Au Venezuela, je m’occupais des problèmes d’ordre social, j’avais aussi une école pour les enfants des bidonvilles… »

La fondation Neumann que vous évoquez avait pour objectif de présenter l’art tchèque. Mais vous avez également aidé des Tchèques émigrés, des artistes.

Photo: Martina Stejskalova
« Pas seulement les artistes. On a accordé notre aide partout où c’était nécessaire. Il est pourtant vrai qu’on a organisé beaucoup d’expositions. On a pris des contacts avec le Musée national et on a préparé par exemple une exposition de marionnettes, de magnifiques expositions consacrées à František Drtikol et à Jiří Mucha. «

Vous semble-t-il difficile de faire mieux connaître la République tchèque, les Tchèques, dans un pays comme la Suisse ?

« C’est peut-être un peu difficile, mais on essaie de faire de son mieux ».

Avez-vous l’impression que vos efforts sont récompensés ?

« Je ne sais pas. Je suis assez modeste. Je ne sais pas si mes efforts peuvent faire quelque chose. Mais de toute façon, je suis toujours prête à aider ».

On peut supposer que si vous avez reçu ce prix, c’est que vos efforts ont du succès.

« Il semble en effet que oui ».