Vers une armée professionnelle tchèque?...
Selon le projet de réforme dont a pris acte le gouvernement social-démocrate, l'armée devrait être entièrement professionnalisée, d'ici à 2007. Devrait... car il faut maintenant attendre septembre pour que le nouveau cabinet, issu des élections législatives de juin, approuve définitivement cette restructuration de l'armée.
Spécialistes de tout ordre et hommes politiques de tout horizon doivent certes encore en débattre, mais apparemment, comme le faisait remarquer Vaclav Havel, qui avait pris part à la session du cabinet, "les jeunes Tchèques vont être heureux de ne plus devoir aller à l'armée". Une réflexion illustrant bien le personnage, commandant en chef des forces armées, qui s'est toutefois empressé de redonner des contours moins anecdotiques à son discours, en ajoutant que la professionnalisation de l'armée tchèque constituait un tournant pour la défense de l'Etat. Un sujet auquel le président tient tellement à c'ur qu'il n'avait récemment pas hésité à inviter au château les représentants des principaux partis politiques représentés au parlement, afin qu'ils trouvent le plus rapidement possible un terrain d'entente concernant la réforme de l'armée.
Le ministre de la Défense nationale, Jaroslav Tvrdik, a donc proposé un plan qui prévoit, pour fin 2006, l'abrogation du service militaire obligatoire. Mais pas seulement, car sans une réforme profonde de son système, la République tchèque ne saurait se montrer à la hauteur des missions qui pourraient lui être confiées, dans le cadre des accords de l'OTAN. Selon les propositions de Tvrdik, l'armée professionnelle tchèque disposera donc d'un effectif de 36 000 soldats et de 10 000 civils, qui permettrait l'envoi, pour six mois, d'un contingent de 5000 soldats, en cas de conflit de gravité moyenne. Une autre variante est la formation d'une unité d'expédition d'un millier de soldats qui pourraient être régulièrement remplacés. Simultanément, l'armée serait capable d'envoyer 250 militaires sur un autre conflit. Dans cette optique, l'équipe de réflexion gouvernementale sur la réforme suppose que l'armée prendra exclusivement un caractère d'expédition, aucun conflit ne semblant devoir éclater et se dérouler sur le territoire tchèque dans les années à venir.
Mais comme toujours, et bien que l'idée de la restructuration de l'armée semble faire l'unanimité, au sein même des partis d'opposition, subsistent encore diverses objections, notamment politiques, qui tendent à faire penser que, d'ici au début de l'automne et l'adoption de la réforme, bien des données peuvent encore évoluer.