Visite du président chinois : la coopération économique et les droits de l’homme au cœur des débats
Ce mercredi était le dernier jour de la visite historique du président chinois en République tchèque. Si la coopération économique entre les deux pays a constitué le thème principal abordé par Xi Jinping lors de ses rencontres avec les différents représentants de la classe politique tchèque, et que divers projets commencent déjà à se concrétiser, une autre question a également été largement abordée ces derniers jours, celle de la politique chinoise en matière des droits de l’homme.
« J’ai mis en avant, lors de notre rencontre, les dialogues entre la République tchèque et la Chine et entre l’UE et la Chine. J’ai apprécié le fait que nous puissions parler ouvertement de questions concrètes dans le cadre de ce dialogue, y compris des droits de l’homme qui constituent une priorité pour la politique étrangère de la République tchèque. Et monsieur le président a pris cela en considération. »
Ce mercredi, qui était la troisième et dernière journée de la visite officielle de Xi Jinping, les présidents des deux pays ont participé à un forum économique au palais Žofín à Prague, lors duquel une trentaine d’accords concrétisant ledit traité de partenariat stratégique ont été signés par les représentants d’entreprises tchèques et chinoises. Parmi ces documents, il s’agit surtout de mémorandums signés du côté tchèque par Škoda Auto, le géant de l’électricité ČEZ, la société Český Aeroholding ou J&T Finance Group. Un accord qui devrait faciliter l’accès au marché chinois aux exportateurs tchèques a également été conclu entre la Banque tchèque d’exportation (ČEB) et la Banque chinoise de développement. Selon le président Miloš Zeman, qui a de nouveau rappelé que le montant des investissements chinois en République tchèque en 2016 devrait atteindre 95 milliards de couronnes (3,5 milliards d’euros), le renforcement de cette coopération devrait concerner également la réalisation du canal reliant le Danube, l’Odra et l’Elbe, l’agrandissement et le rachat du stade Eden, fief d’un Slavia Prague déjà majoritairement chinois depuis l’automne dernier, ou la création d’un pavillon tchéco-chinois. Comme son collègue de l’Industrie et du Commerce, qui estime que ces signatures représentent une nouvelle impulsion pour davantage d’échanges entre les deux pays, le ministre des Affaires étrangères voit en la visite du président chinois l’aboutissement fructueux des efforts menés ces deux dernières années. Lubomír Zaorálek, qui croit aussi que la Chine pourrait devenir « plus européenne » grâce à l’amélioration des relations mutuelles, explique par ailleurs que ce traité diffère peu de ceux conclus avec d’autres pays européens :« Je suis persuadé que le texte de ce mémorandum stratégique ressemble à ceux signés avec d’autres pays de l’UE. Comme avec ces autres pays, nous essayons d’introduire dans le dialogue également des thèmes relatifs aux droits politiques et humains et d’évoquer les valeurs que nous déclarons. Je voudrais ici citer le président chinois qui a dit que nous devons tous tendre vers les droits de l’homme universels. Mais il a aussi parlé des différences qui existent entre les pays qui se trouvent dans différentes phases d’évolution et de la nécessité d’en parler ouvertement tout en respectant le fait que tout le monde ne soit pas au même niveau. »
Le dernier point au programme était la visite du monastère de Strahov. Le président chinois a ensuite quitté définitivement le sol tchèque pour rejoindre les autres grands de ce monde à Washington, où se tiendra une conférence sur la sécurité nucléaire.