Vítkov : le président Klaus seul à juger les peines trop lourdes

Václav Klaus, photo: CTK

Retour aujourd’hui sur les réactions provoquées par le verdict prononcé ce mercredi dans l’affaire de Vítkov. 86 ans de prison en tout pour les quatre néo-nazis reconnus coupables de tentative de meurtre après avoir jeté, en avril 2009, un cocktail Molotov sur une maison habitée par une famille rom.

Photo: CTK
Rappelons que trois des jeunes garçons ont été condamnés à 22 ans de prison et le quatrième à 20 ans. Le juge Miloslav Studnička a qualifié le crime de tentative d’homicide à motif racial et a insisté le caractère prémédité et organisé de l’acte. « Je pense que justice a été rendu, mais cela n’aide pas Natalka », a déclaré le père de Natalka, la petite fille très grièvement brûlée dans l’attaque.

Sur la scène politique, il a l’habitude d’être à contre-courant et c’est à nouveau le cas dans cette affaire : le président de la République, Václav Klaus, était l’un des rares, après l’annonce du verdict, à trouver que les peines infligées étaient trop sévères:

Václav Klaus,  photo: CTK
« La peine me semble inattendue, très élevée, et je réfléchis sur le fait de savoir si une peine si sévère va réellement être la voie la plus juste pour empêcher que se reproduisent des événements similaires. »

A part Václav Klaus, les politiciens tchèques, toutes tendances confondues se sont félicités de ce jugement. A commencer par le chef de l’éxecutif, le premier ministre Petr Nečas, du Parti civique-démocrate, selon lequel « la peine est absolument logique, et je la vois comme une peine minimale »

Karel Schwarzenberg
Son ministre des Affaires étrangères, le chef du parti Top 09 Karel Schwarzenberg, partageait le même avis :

« Je suis d’accord avec ce verdict sévère, parce que si on commence ici à incendier les maisons avec des enfants de citoyens innocents alors on va finir par retourner vers la préhistoire. »

Dans les rangs de l’opposition aussi on s’est félicité de cette décision. Lubomir Zaoralek, du Parti social-démocrate :

Lubomir Zaoralek
« J’ai espéré que cette condamnation soit sévère et fasse comprendre la manière dont la société et les juges vont se comporter face à de telles actions criminelles et brutales. »

L’affaire sera jugée en appel par le tribunal supérieur d’Olomouc.