Vladimír Darjanin, un directeur mal payé
Le directeur administratif de l’Orchestre philharmonique tchèque Vladimír Darjanin n’est entré en fonction qu’il y a six mois et, déjà, il se heurte à de sérieux problèmes. Le ministère de la Culture n’est pas satisfait de l’audit de l’orchestre qu’il a commandé et reproche à Vladimír Darjanin de ne pas avoir renoncé à des activités incompatibles avec sa fonction.
Trop de dépenses pour des services juridiques et la publicité, des revenus trop bas - c’est ce que reproche le ministère au management actuel de la Philharmonie tchèque, le meilleur orchestre symphonique du pays. Selon Renata Slámková, du ministère de la Culture, il ne faut pas s’étonner dans ces circonstances des rumeurs selon lesquelles le ministère se prépare à relever Vladimír Darjanin de ses fonctions. Pour l’instant, le ministère refuse cependant de confirmer ces rumeurs. Le directeur critiqué se défend:
«Six mois à la tête d’une institution d’Etat est une période trop courte. Néanmoins, nous avons fait des changements dans la présentation de l’orchestre (vêtements, programmes, affiches, etc.). Nous avons également commencé à préparer intensivement la saison 2012-2013, ce qui veut dire que nous avons visité, moi et le manager de l’orchestre, beaucoup de pays et beaucoup d’agences. En 2011, la tournée de la Philharmonie au Japon sera organisée dans des conditions tout à fait différentes, avec une nouvelle agence et avec un chef d’orchestre beaucoup plus prestigieux.»
Vladimír Darjanin a fait un faux pas dès son entrée en fonction. Il a cherché à raccourcir le contrat du nouveau directeur musical de la Philharmonie, le chef d’orchestre Eliahu Inbal, en prétendant avoir en vue un chef plus prestigieux. Cette volonté a échoué, le contrat d’Eliahu Inbal est resté sans changement et Vladimír Darjanin se dit aujourd’hui être en bons termes avec le directeur musical. Toujours est-il que c’est une coexistence qui lui a été imposée et qu’il rechignait à accepter. Aujourd’hui, cependant, il doit faire face à un reproche plus sérieux. Le ministère lui rappelle son engagement de renoncer après son entrée en fonction à ses activités dans le domaine audiovisuel pour éviter un conflit d’intérêts. Mais Vladimír Darjanin refuse de le faire et explique pourquoi :
«Je ne l’ai pas fait parce que je ne me doutais pas que le salaire du directeur administratif de la Philharmonie était franchement ridicule. Le directeur ne dispose que du décret de nomination, il n’a pas de contrat et sa fonction manque donc d’un cadre juridique. Il est nommé pour six ans mais il n’a pas de garantie de rester en fonction pendant toute la durée de cette période. La loi permet à mon supérieur de me relever de mes fonctions à n’importe quel moment.»
La commission artistique de la Philharmonie tchèque s’est récemment adressée au ministère de la Culture en manifestant son soutien à Vladimír Darjanin et en soulignant que les rumeurs sur sa révocation inquiètaient les membres de l’orchestre. La réaction du ministère se fait attendre.