Zdenek Fibich au Théâtre national
A l'occasion du 150e anniversaire de la naissance du compositeur Zdenek Fibich, le 21 décembre 1850, le Théâtre national a mis en scène son mélodrame Hyppodamie, une trilogie inspirée par le texte du poète Jaroslav Vrchlicky. Dans le même temps, une exposition a été inaugurée présentant la vie privée et professionnelle de ce musicien tchèque. Astrid Hofmanova.
Même s'il est le cadet du trio des fondateurs de la musique tchèque moderne, où il figure aux côtés de Bedrich Smetana et d'Antonin Dvorak, l'oeuvre de Zdenek Fibich reste toujours un peu dans l'ombre de ces deux géants de la musique classique tchèque et attend encore sa vraie appréciation.
Les sources biographiques décrivent Fibich comme un homme plutôt timide en public, alors qu'entouré d'amis, il se montrait communicatif, cordial et plaisantin. Fils d'un inspecteur des forêts, il a passé son enfance au village de Vseborice, dans une famille passionnée d'art, grâce surtout à sa mère, originaire de Vienne. Le jeune Fibich a reçu une instruction aussi complète que possible, aux conservatoires de Prague et de Leipzig, pour terminer ses études de piano à Paris, où il donnait des concerts de piano dans des familles aristocratiques. De retour en Bohême, Fibich s'installe à Prague où les leçons privées de piano et de théorie musicale restent la source principale de ses revenus. Le directeur du conservatoire de Prague fait tout son possible pour engager Fibich comme professeur, mais cet effort se heurte au manque de compréhension des autorités. Plus tard, ses fonctions de second chef d'orchestre et de maître de choeur du Théâtre Provisoire ne furent que de courte durée.
Quant à l'oeuvre de Zdenek Fibich, elle reflète pleinement le caractère de son auteur. Ses mélodrames Hyppodamie, le Soir de Noël ou l'Ondin marient parfaitement une grande profondeur expressive avec un fort effet émotionnel. Mais Zdenek Fibich apporte aussi de nouvelles impulsions dans le domaine de l'opéra, sa Fiancée de Messine étant le premier opéra tchèque imbu de l'esprit de fatalité de la tragédie antique. Zdenek Fibich est mort prématurément, à l'âge de 50 ans, mais il nous a laissé non seulement ses mélodrames et opéras, mais aussi plusieurs symphonies et un recueil unique de 376 brèves compositions lyriques pour piano, considéré comme son journal intime et érotique.