1000 jours du gouvernement social-démocrate tchèque

Milos Zeman

La social-démocratie est au pouvoir depuis 1000 jours. C'est une occasion de faire un bilan de son exercice. Il a été fait, mardi, par le Premier ministre. Plus de détails avec Alain Slivinsky.

Milos Zeman
Lors de la formation de son gouvernement, le Premier ministre, Milos Zeman, l'avait qualifié de cabinet suicidaire. L'opposition ne lui donnait même pas 100 jours de vie. Milos Zeman peut être satisfait : son gouvernement a 1000 jours. Lors d'une conférence de presse, mardi, il a fait le bilan de l'exercice de son cabinet : il est positif et le gouvernement a réalisé les trois-quarts de son programme. Le Premier ministre a félicité les ministres et a déclaré qu'on peut constater une amélioration dans tous les domaines, depuis la prise du pouvoir par les sociaux-démocrates. Quels sont les résultats concrets ? La relance de l'économie, la hausse du niveau de vie, la baisse du taux de chômage et de la criminalité, les investissements étrangers qui ont doublé. Le Premier ministre a déclaré, devant les journalistes : « Quand ce gouvernement remettra la direction du pays à un autre, ce pays sera dans un meilleur état qu'il ne l'était, quand ce gouvernement en avait pris la direction ». Tout n'est pas si rose, pourtant. Le chef du gouvernement a critiqué les insuffisances dans le domaine des impôts. Il n'est pas satisfait, non plus, du déroulement de l'opération « Mains propres », contre la corruption, ni du refus de la Chambre des députés de voter pour la réforme de la justice. Ce refus avait entraîné la démission du ministre de la Justice, Otakar Motejl. Alors que le gouvernement social-démocrate peut se sentir satisfait, il n'en est pas de même dans les rangs de l'opposition, mis à part les communistes. La droite reconnaît, quand même, qu'un gouvernement minoritaire, ce qui est le cas pour les sociaux-démocrates, est toujours un handicap pour réaliser son programme. Certains politiciens, comme Ivan Langer, vice-président du Parti civique démocrate, la plus importante formation de l'opposition, sont durs : « Grâce à notre accord d'opposition, le gouvernement actuel n'a pas réussi à créer trop de dommages ». Les autres partis de droite pensent, au contraire que cet accord, qui a permis à la social-démocratie de gouverner, lui a, en fait, lié les mains. Elle n'a pas pu réaliser son programme. Pour Karel Kühnl, président de l'Union de la liberté, la social-démocratie a laissé passer la chance de réaliser des réformes fondamentales, et a endetté le pays outre mesure... Intéressant de constater, que l'opinion publique, dans sa grande majorité, selon les sondages, reconnaît que les sociaux-démocrates, au pouvoir, ont apporté une certaine amélioration dans la vie de la société. Un peu plus d'un an, avant les prochaines législatives, en juin 2002, on ne peut qu'attendre la décision des électeurs.