1932 : Ta naše písnička česká – Notre chanson tchèque
Dans cette série, nous présentons les 100 chansons qui, depuis 1918, ont marqué l’histoire de la Tchécoslovaquie et de la République tchèque. Souvent populaires, elles ont résonné à des dates ou des périodes-clés ou ont figuré en tête des hit-parades. C’est désormais à vous, chers auditeurs, qu’il appartient d’élire la chanson tchèque du siècle. Nous continuons avec l’année 1932.
Au printemps, plusieurs milliers d’employés de 31 mines participent aux Grandes grèves de Most, en Bohême du Nord.
Le 9 juin, le Parti tchécoslovaque des artisans et des commerçants proteste contre l’adoption par le gouvernement de la taxe sur le chiffre d’affaires.
Le 29 octobre, au Château de Prague, le président Tomáš Garrigue Masaryk nomme le 12e gouvernement tchécoslovaque – le premier gouvernement de Jan Malypetr dit gouvernement de grande coalition.
Et le 18 février 1932 naît le réalisateur, metteur en scène et acteur Miloš Forman.
Cette année-là résonne pour la première fois la mélodie probablement la plus connue, mais aussi une des toutes dernières, de Karel Hašler : « Ta naše písnička česká » – « Notre chanson tchèque ». Celle-ci tient une place importante dans le film d’Hašler intitulé Písničkář - Le Chansonnier, un long-métrage qui s’efforce – peut-être de façon quelque peu exagérée – de rappeler la résistance tchèque contre l’Autriche durant la Première Guerre mondiale.
Ceci dit, attention ! En 1941 encore, les hauts dignitaires nazis du Protectorat de Bohême-Moravie et de la Gestapo avaient demandé à voir le film pour en savoir davantage sur les méthodes de la résistance culturelle tchèque ! « Ta naše písnička česká » explique ainsi probablement l’arrestation de Karel Hašler et sa mort littéralement en martyr dans le camp de concentration de Mauthausen peu avant Noël en 1941. En effet, Hašler, dans le cercle d’amis des cinéastes du protectorat, avait actualisé certaines de ses chansons et modifié les paroles de sa composition la plus célèbre ; celles-ci évoquaient alors un petit Etat dépouillé après la signature des accords de Munich. Or, parmi les cinéastes, se trouvait un Judas qui a trahi Hašler…