340 ans d’histoire du 35e régiment de Plzeň

35e régiment de Plzeň

En Tchéquie, tout le monde connaît le refrain d’une célèbre marche célébrant le 35e régiment de Plzeň.

Cet hymne régimentaire a été composé par le célèbre auteur-compositeur-interprète pragois Karel Hašler, qui avait lui-même servi dans le 35e régiment de Plzeň. C’est au son de cette musique que le régiment est parti pour la Grande Guerre.

Général Laudon | Source: Heeresgeschichtliches Museum/Wikimedia Commons,  public domain

Les annales militaires de l’empire d’Autriche indiquent que l’empereur Léopold Ier avait chargé Georg Friedrich, duc de Württemberg, de former un régiment d’infanterie en janvier 1683. Quelques mois plus tard, ses soldats se battaient à Vienne contre les Turcs. Le fameux numéro 35 lui a été attribué sous le règne de l’impératrice Marie-Thérèse, lorsqu’il a combattu sous les ordres du général Laudon contre la Prusse du roi Frédéric II. Ce régiment a toujours été une unité d’élite qui, dans l’esprit de sa devise « Nous persévérerons jusqu’à la victoire », a également combattu lors des guerres napoléoniennes.

La bataille des nations à Leipzig | Source: Wikimedia Commons,  public domain

Le 35e régiment a combattu avec acharnement dans les Pays-Bas autrichiens et dans les batailles sanglantes de Vienne, Aspern et Wagram, où les Autrichiens ont failli l’emporter face à Napoléon. Ils se distingueront toutefois quelques années plus tard lors de la bataille des nations à Leipzig. C’est également à cette époque que l’histoire du célèbre régiment rejoint celle de la ville de Plzeň. Les habitants de la ville leur construisent, avec leurs propres deniers, une impressionnante caserne Empire dotée de quatre ailes, juste à côté de la place principale de la ville.

La caserne à Plzeň en 1910 | Source: Site officiel de Kapela pětatřicátého plzeňského pěšího pluku - FOLIGNO

De la gloire militaire à une fin amère

La bataille de Zborov | Photo: VHÚ

Le 35e régiment a combattu sur le front russe lors de la célèbre bataille de Zborov, du côté autrichien, dont du côté des perdants. A l’époque, environ deux tiers de Tchèques et un tiers d’Allemands des Sudètes en faisaient partie. Mais des membres du 35e régiment se trouvaient également les légions tchécoslovaques.

A la fin de la guerre, ce qu’il reste du régiment revient à Plzeň. Le dernier empereur d’Autriche, Charles Ier, les exemptent de prêter serment. Dans les semaines qui suivent, le 35e régiment intervient activement pour défendre la nouvelle Tchécoslovaquie. En novembre 1918, ils s’opposent aux troupes allemandes dans les Sudètes. A Noël, ils liquident la province autoproclamée Deutschböhmen. En janvier 1919, deux bataillons du 35e régiment interviennent contre les Polonais à Teschen, et en juillet, ils combattent aux côtés des légionnaires contre les Hongrois en Slovaquie.

Le 35e régiment | Photo: Archives de Petr Lukeš

Après la Seconde Guerre mondiale, le 35e régiment se déplace de garnison en garnison, perdant ainsi son nom traditionnel. La caserne de style Empire, au centre de Plzeň, n’a pas connu un sort meilleur. En 1969, elle a dû céder la place une grande route nord-sud. Mais le culte du régiment est resté dans la ville. Chaque garçon qui a encouragé son club de hockey ou de football à Plzeň connaît les paroles de la marche du 35e régiment devenu l’hymne sportif de la ville.

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