50e anniversaire du document qui a définitivement enterré le Printemps de Prague

Le plénum du Comité central du parti communiste tchécoslovaque en décembre 1970, photo: ČT

Déclaration publiée dans la presse tchécoslovaque le 14 janvier 1971, le document tirant « les leçons de la crise » de 1968 allait devenir la base justifiant la répression des années à venir et un des piliers de la politique de « normalisation » du régime totalitaire.  

'Leçons d'un mouvement de crise',  photo: Oddělení propagandy a agitace ÚV KSČ

Validées par le plénum du Comité central du parti communiste tchécoslovaque les 11 et 12 décembre 1970, les Leçons d'un mouvement de crise interprétaient les événements du printemps 1968, qui avaient vu l’arrivée au pouvoir de dirigeants issus des franges plus libérales du parti, comme le résultat de l’intervention d’« éléments contre-révolutionnaires » selon la terminologie de l’époque. Le texte a été largement diffusé à partir de janvier 1971. Plusieurs débats avec les plus hauts représentants du parti ont même été diffusés par la Radio tchécoslovaque.

Ce document a donné le coup d’envoi des commissions d’épuration dont l’objectif était de distinguer « le noyau sain du parti communiste » des personnes engagées dans le processus de libéralisation du régime. 326 817 membres du parti, soit plus d’un cinquième de la base militante, se virent refuser le renouvellement de leur carte d’adhérent. Et une bonne partie des membres choisit de quitter le PCT avant même la mise en place de ces commissions.

L’épuration n’épargna pas les non-communistes. D’anciens prisonniers politiques cherchant à être réhabilités, des enseignants et bien d’autres se sont retrouvés à devoir signer un document confirmant leur accord avec l’intervention des troupes du pacte de Varsovie en août 1968. Ceux qui refusaient de s’y plier perdaient leur travail ou étaient renvoyés des écoles. Plus de 300 000 personnes ont ainsi été exclues de la vie publique.

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