60 ans depuis la mort du président Beneš
Il y a 60 ans, le 3 septembre 1948, disparaissait Edvard Beneš des suites d’une longue maladie, à l’âge de 64 ans.
Francophone et surtout francophile convaincu – sa langue de travail était souvent le français -, le deuxième président de la nouvelle Tchécoslovaquie indépendante et démocratique qu’il a grandement contribué, aux côtés du président Masaryk, d’abord à fonder puis à remprésenter en tant que son indéboulonnable ministre des Affaires étrangères puis en tant que président, à fait connaissance pendant son deuxième exil à Londres avec le général de Gaulle.
En réalité, le président Beneš reste dans la mémoire européenne comme l’homme politique le plus tragiquement trahi par les accords de Munich mais qui a cependant refusé d’entrer en guerre pour se défendre.
Et il reste dans la mémoire de la Tchécoslovaquie de l’après-guerre comme l’homme politique qui a cédé aux pressions du PCT sous influence de Moscou, permettant ainsi à donner à la prise du pouvoir une apparence légale. On dit souvent même que la démocratie en Europe centrale est morte avec lui, et pour très longtemps.
Ce personnage à multiples facettes attend toujours une véritable une appréciation critique de la part d’historiens indépendants, sans laquelle on se prive d’une des clés pour comprendre l’évolution actuelle de la RT.
Alors qu’à Paris on évoque avec insistance – et sans démenti de la part des intéressés - la préparation d’un film sur Edouard Dalladier adapté du roman de Georges-Marc Benamou par Milos Forman, il semble qu’en RT, 60 ans après la mort de Beneš, il est toujours ‘urgent d’attendre’ pour évaluer son influence et sa véritable place dans l’histoire de son pays.