8ème Festival international du film documentaire de Jihlava

'La bague'

Le 8ème festival international du film documentaire de Jihlava a pris fin ce dimanche. Six jours durant, spectateurs et professionnels de ce genre particulier de cinéma se sont réunis dans cette petite ville du plateau tchéco-morave, qui a vécu toute la semaine au rythme du festival.

'La bague'
Au palmarès cette année, dans la catégorie du meilleur documentaire d'Europe centrale, c'est un film slovène intitulé La bague qui a été récompensé. Son réalisateur, Angus Reid, s'est vu remettre la somme de 10 000 euros. Le prix du meilleur documentaire tchèque de l'année a été attribué par le jury, ainsi que par les festivaliers, au Rêve tchèque, un film dont nous vous avons déjà beaucoup parlé sur nos ondes. Mais le festival de Jihlava, c'est aussi un marché, lieu de rencontre entre diffuseurs et producteurs, et également un forum, où des réalisateurs viennent présenter leur projet en vue d'obtenir un soutien financier. Pour la deuxième année consécutive, une spécialiste franco-malgache du documentaire avait fait le déplacement depuis Paris pour participer à ce forum, Marie-Clémence Paes :

« Je suis profondément convaincue qu'il y a ici une culture du cinéma très puissante, avec des documentaristes non seulement très créatifs mais aussi d'une connaissance académique impressionnante. Personnellement, parfois, ma crainte est de voir que les jeunes générations ont envie de plonger vers ce que demande le marché. Je pense que c'est très important que les cinéastes d'Europe centrale et orientale continuent de nous proposer des oeuvres fortes et culturellement très marquées. Ca me rendrait très triste que dans cinq ou dix ans, on ne voit plus que des sous-produits de Discovery Channel ou National Geographic. »

'Rêve tchèque'
Parmi les projets présentés cette semaine, y en a-t-il un qui vous a convaincu ?

« J'ai un petit faible pour le projet de deux cinéastes bulgares, qui proposent de faire un film sur les enfants issus des mariages mixtes de l'époque de la fraternité entre les peuples. On faisait venir des 'pays amis' comme l'Angola et le Mozambique des gens qui ont parfois eu des enfants en Bulgarie. Ces enfants sont maintenant quelque peu désemparés, sont des petits noirs qui parlent bulgare, qui n'ont plus de racines en Afrique et n'en ont pas vraiment non plus en Bulgarie. Je me sens très proche de ce thème et cela m'a touché que l'idée de ce film vienne de jeunes Bulgares. »