A Budapest, la Chine courtise l’Europe centrale
La 6e rencontre des Premiers ministres des pays membres des accords dits « 16+1 » a eu lieu ce lundi 27 novembre à Budapest. Ces accords économiques lient directement seize pays d’Europe centrale, orientale, et balkanique au géant chinois, et font l’objet d’une attention toute particulière de la part de la Tchéquie, comme l’a souligné le Premier ministre Bohuslav Sobotka, présent à cette occasion dans la capitale hongroise.
Les chefs de gouvernement de tous ces pays étaient ainsi réunis pour la 6e fois depuis la création de l’initiative 16+1, créée à Varsovie en 2012. Censé renforcer les liens économiques et commerciaux de manière multilatérale, ce groupe de coopération a le vent en poupe depuis sa fondation, et cette réunion, présidée par M. Orban, le Premier ministre hongrois, était l’occasion de faire le bilan. On écoute Bohuslav Sobotka :
« Cette rencontre a montré que ce format de coopération entre la Chine et les pays d’Europe centrale et orientale est viable. Nous avons lancé différents projets intéressants, même si la majorité d’entre eux ont toutefois un caractère bilatéral. Il s’agit de projets de coopération étroite entre la Chine et les différents pays du groupe 16+1. »
Dans le cas de la République tchèque, les accords 16+1 sont d’une importance significative : ces dernières années, le Premier ministre Bohuslav Sobotka et le chef de l’Etat Miloš Zeman ont beaucoup courtisé le géant asiatique pour attirer des investissements chinois en Tchéquie. En 2014, le président tchèque s’était rendu en Chine pour rencontrer son homologue Xi Jiping, qui lui avait rendu la faveur en venant à Prague en 2016 pour signer des accords de coopérations économiques renforcés. On se souvient de la déclaration de Miloš Zeman à l’époque : « J’aimerais que la République tchèque soit la porte d’entrée de la Chine dans l’Union Européenne ».
La porte d’entrée de la Chine, c’est encore à voir, mais une porte d’entrée pour les Chinois, c’est chose faite. Bohuslav Sobotka a ainsi rappelé les très bonnes prévisions du tourisme chinois en Tchéquie, avant d’évoquer de futures perspectives de collaboration :
« Nous attendons cette année près de 500 000 touristes chinois en République tchèque. Nous avons pour l’instant quatre lignes aériennes directes reliant la Chine à la Tchéquie, deux autres pourraient être mises en place au cours de l’année prochaine. Dans ces deux domaines, nous nous classons donc parmi les leaders du groupe 16+1. Je suis aussi content que nous réussissions à accélérer nos exportations vers la Chine. Nous avons la plus grande croissance sur un an de nos exportations depuis sept ans, en hausse de 29%. Les relations tchéco-chinoises ont bien changé ces dernières années. Il ne s’agit plus seulement de relations politiques mais aussi économiques. Nous collaborons dans le domaine de la santé. Il existe des coopérations entre les régions tchèques et chinoises… »L’aviation civile et l’industrie du médicament, ce sont les deux secteurs ciblés par Bohuslav Sobotka pour le futur des relations sino-tchèques. Le Premier ministre a ainsi annoncé la tenue d’une rencontre 16+1 en République tchèque en 2018 sur ces sujets.
Bohuslav Sobotka a par ailleurs également savoir que Prague organiserait également une réunion des premiers ministres de l’initiative en 2019, à l’occasion du 70e anniversaire des relations tchéco-chinoises, et ce après le 7e sommet prévu l'an prochain en Bulgarie. La romance entre les PECO et Pékin ne fait donc que commencer.