A Lille, La Petite Prague, rare restaurant tchèque en France (2nde partie)
Située à proximité du centre de Lille, La Petite Prague est un des rares, si ce n’est le seul restaurant tchèque existant actuellement en France. Radio Prague est allé à la rencontre de Ladislav Laštovka, patron de cet établissement qui propose donc bière, vin et spécialités culinaires de Bohême et Moravie. Voici la suite de l’entretien dont la première partie a été diffusée dans nos émissions de mardi :
-Vous faites donc régulièrement l’aller-retour entre Lille et la République tchèque pour vous approvisionner ?
« Nous le faisons tous les mois. Pour ce qui est des produits considérés comme des matières premières, on ramène de la farine, de la charcuterie, tous les épices, du chou fermenté, des cornichons… Nous avons aussi une petite épicerie dans laquelle nous proposons des biscuits, de la charcuterie, des légumes marinés, du fromage, etc., selon ce que les clients nous demandent. »
-Qui dit restaurant tchèque, dit aussi boissons tchèques. Quelles sont les bières que vous proposez et quels sont les vins qui figurent sur votre carte ? Les Français ne le savent peut-être pas ou pas assez, mais la République tchèque produit de très bons vins, blancs notamment…
« Depuis que nous avons déménagé et que nous nous sommes agrandis, nous proposons trois bières différentes : la Staropramen, la Skalák (de la brasserie Rohozec à Turnov, dans le Paradis tchèque, ndlr) et la Bernard ambrée. Nous avons fait goûter plusieurs bières à nos clients et ils ont donc choisi la Skalák parmi les blondes parce qu’elle n’est pas trop amère et se rapproche un peu des bières belges, même si elle est nettement moins forte en degrés que celles-ci, et la Bernard parmi les ambrées et les brunes. »« Les vins, eux, viennent de Moravie. Nous travaillons avec la société Vinofol. Au début, j’ai fait découvrir deux ou trois sortes de vins blancs et rouges. Aujourd’hui, nous avons une carte qui est composée d’une dizaine de blancs et d’une dizaine de rouges. Et je dois dire que même si la République tchèque est plus connue pour ses bières que pour ses vins, ce sont les vins qui sont les plus appréciés ici. Nous avons par exemple un rosé dont nos clients affirment qu’il est bien meilleur que le français. Plus généralement, les vins blancs sont très appréciés, et ce malgré leurs prix. Par rapport à la qualité du vin en France, les prix des vins tchèques sont déjà relativement élevés, mais les gens en commandent quand même et me demandent régulièrement de leur en faire goûter de nouveaux. C’est pourquoi nous ajoutons un nouveau vin à la carte tous les trois ou quatre mois. Je dois dire que je n’aurais jamais pensé que nous puissions en arriver là. »
-Quel est le nombre moyen de couverts que vous faites ?
« C’est difficile à dire. Comme je l’ai déjà dit, nous ne sommes pas un restaurant traditionnel et nous ne proposons pas une cuisine qui est très connue. Comme nous avons une clientèle qui fonctionne plutôt sur le principe du bouche-à-oreille, une clientèle d’habitués, cela dépend des périodes et des événements que nous proposons. Mais disons que nous faisons entre quinze et vingt-cinq couverts par jour. »-On suppose donc que c’est difficile de vous en sortir…
« Ah oui ! Même si nous avons déménagé et que nous nous sommes agrandis, cela reste difficile. Mais notre clientèle est fidèle, elle nous soutient bien. Je pense que c’est encore une question de temps et qu’il faut donc tenir le coup en espérant que les gens viennent de plus en plus nombreux pour que nous puissions continuer à exister et à faire découvrir la cuisine tchèque. »
-Et qui s’occupe de cette cuisine et s’active aux fourneaux ?« Malheureusement pas moi, je ne peux pas tout faire. Mais qui de mieux que quelqu’un de chez nous ? Comme la République tchèque faisait partie de la Tchécoslovaquie et que, dans l’ensemble, c’est la cuisine tchécoslovaque qui est demandée, c’est ma compagne slovaque qui fait la cuisine. »