A Ostrava, le maintien de la mine de Paskov permet de sauver des milliers d’emplois
La mine de charbon de Paskov (Moravie-Silésie) ne sera pas fermée et son exploitation, bien que déficitaire, se poursuivra jusqu’en 2017. C’est ce qu’a annoncé, lundi, le ministre des Finances, Andrej Babiš, suite à l’accord convenu avec NWR, maison mère de la société OKD propriétaire de la mine. Le gouvernement est prêt à verser 600 millions de couronnes (22,2 millions d’euros) pour soutenir le programme d’aide sociale aux mineurs et ainsi éviter à court terme le licenciement de plusieurs milliers d’entre eux.
Selon le porte-parole d’OKD, il est pour l’heure impossible d’estimer quel sera le montant des pertes qui seront enregistrées dans les années à venir. Ce que l’on sait en revanche, c’est que l’année dernière encore, une des plus importantes sociétés d’extraction minière en République tchèque avec plus de 12 000 employés entendait fermer la mine de Paskov en 2014 et licencier la majorité des quelque 2 000 personnes y travaillant actuellement. La société indique avoir perdu plus d’un milliard de couronnes (plus de 37 millions d’euros) durant l’exercice 2013.
L’accord trouvé avec le ministre des Finances, et doit encore être débattu au gouvernement, ne résoud donc pas le problème de la dette grandissante d’OKD. C’est pourquoi des conditions ont été posées à la prolongation de l’exploitation de la mine de Paskov, comme l’explique Petr Jonák, directeur des relations extérieures d’OKD :« La première proposition qui nous avait été faite par le ministre de l’Industrie aurait signifié que NWR aurait été tenu de supporter tous les risques liés aux nouvelles baisses des prix du charbon qui pourraient se produire dans les mois ou les années à venir. Cela aurait signifié une augmentation des pertes de la mine. La proposition du ministre des Finances signifie un prolongement d’un an de l’exploitation de la mine, mais à condition du maintien des prix du charbon à un certain niveau. Cela signifie que les deux parties, l’Etat comme notre société, gardent ouverte une issue de secours. Si les prix du charbon devaient continuer à baisser sur les marchés mondiaux, nous pourrions fermer la mine plus tôt, et inversement, s’ils venaient à augmenter, nous prolongerions son exploitation. »
Les syndicats, eux, ont fait part de leur satisfaction, affirmant que l’essentiel pour l’heure était que l’exploitation de la mine ait été prolongée, garantissant ainsi le maintien d’emplois dans une région d’Ostrava déjà fortement frappée par la crise et le chômage avec un taux toujours supérieur à 10 % selon les chiffres publiés ce mardi par l’Office tchèque des statistiques.