A Prague, Marine Le Pen a prêché son discours antieuropéen à ses disciples tchèques
Omniprésente dans les médias français ces derniers temps, Marine Le Pen a tenu une place relativement importante dans les médias tchèques également ces deux derniers jours. A Prague mardi et mercredi, la présidente du Front national (FN) a participé à une conférence sur « l’avenir de l’Europe après l’Union européenne » et rencontré l’ancien président antieuropéen Václav Klaus. Même si l’immense majorité des politiques locaux se sont distancés de sa visite, celle qui est présentée par les journalistes tchèques comme la possible prochaine présidente française en 2017 a néanmoins confirmé lors de son passage à Prague qu’elle exerçait une fascination certaine partout où elle passait.
« Mon objectif n’est pas d’imposer un programme politique commun à chaque pays, mais de déterminer si nous sommes d’accord sur les fondamentaux par rapport à l’UE. Objectivement, j’ai déjà eu à répondre à cette question avec Geert Wilders qui, à mon avis, est beaucoup plus sévère à l’égard de l’islam que ne peut l’être M. Okamura. Nous avons sur certains sujets des visions divergentes, et la souveraineté que je défends précisément nécessite de respecter ces divergences. Mais par rapport à l’UE, par rapport aux maux qui touchent nos pays, nous avons une vision commune, et ceci nous suffit. »
Accueillie dans un Parlement tchèque vide de ses députés, Marine Le Pen a donc fait partager ses idées antieuropéennes à un auditoire déjà convaincu, qualifiant l’UE de « projet dangereux et utopique » et tout juste chahutée l’espace de quelques secondes par une dizaine de jeunes manifestants munis de pancartes portant des inscriptions l’invitant à rentrer chez elle et la qualifiant de « fasciste ».
La veille, mardi soir, c’est autour d’une bière et dans une atmosphère visiblement plus décontractée, selon les photos mises en ligne sur son compte twitter, que Marine Le Pen avait rencontré le plus célèbre des antieuropéens tchèques, l’ancien président Václav Klaus. La présidente du FN lui a promis de l’inviter prochainement en France pour un rassemblement de son parti et ainsi réparer ce qu’elle estime être « une injustice », Václav Klaus n’ayant jamais été invité officiellement par l’Elysée durant ses deux mandats au Château de Prague entre 2003 et 2013.