A Tours, les Tchèques se plongent dans l’engouement des Français pour l’Euro 2016
Un peu à l’écart de toute l’attention portée à l’ouverture, ce vendredi soir, de l’Euro 2016 de football, la République tchèque poursuit sa préparation en vue de son entrée dans la compétition contre l’Espagne, lundi à Toulouse. Arrivés en France mercredi, c’est à Tours que Petr Čech, Tomáš Rosický, Jaroslav Plašil et leurs partenaires ont établi leur camp de base. Et dès son premier entraînement ouvert au public mercredi soir, la Reprezentace a pu se faire une idée des grandes attentes qu’elle suscite elle aussi. Reportage à Tours.
(Le speaker) « Voilà, merci ! Peter Tchèèèrre et l’équipe de République tchèque… »
(Un petit groupe de jeunes qui assistent à l’entraînement et que nous interrogeons) : « Moi, c’est Rosický, Tomáš Rosický, parce qu’il a joué cinq ans à Dortmund et qu’il nous a permis de gagner des Bundesliga. »
« Moi, je suis venu pour Čech, un grand joueur de Chelsea à qui on doit beaucoup de choses, notamment la Ligue des champions en 2012. Donc j’espère qu’il signera mon maillot à la fin de l’entraînement. »
Règlement UEFA oblige, les Tchèques étaient tenus, comme toutes les autres sélections qualifiées pour la phase finale du championnat d’Europe, d’organiser leur premier entraînement en public. Une chance dont ont profité les Tourangeaux. Ils ont été près de 4 000, en grande majorité des enfants, à s’en mettre plein les yeux pendant une heure environ. C’est qu’à Tours la venue des footballeurs tchèques était attendue avec une certaine impatience. C’est ce que confirme Sylvain Taillandier, journaliste à La Nouvelle République, le quotidien régional du Centre-Ouest :
« Elle était souhaitée déjà. C’est important pour la ville, qui avait à cœur d’accueillir une équipe. Elle a été très contente que ce soit la République tchèque avec quelques grands noms du football mondial, et des noms qui parlent aux Français surtout : je pense évidemment à Petr Čech, qui a joué le jeu en plus et qui a été très sympa avec les fans aujourd’hui, et à Jaroslav Plašil qui à Bordeaux est un joueur établi du championnat de France. Bref, tout le monde est heureux. La preuve en est qu’il y avait pratiquement plus de monde dans le stade pour l’entraînement des Tchèques que lorsque Tours joue ses matchs de Ligue 2. »(Des enfants que nous interrogeons pendant l’entraînement) « C’était le Portugal qui devait venir, mais c’est les Tchèques qui sont venus à leur place… »
Maillot trop grand du Real Madrid floqué du numéro 7 de Christiano Ronaldo sur les épaules, Reda et ses petits copains sont arrivés au stade de la Vallée du Cher directement en provenance de l’entraînement du mercredi après-midi dans leur club, visiblement trop pressés et impatients pour prendre le temps de passer par la douche… Eux aussi espèrent bien entendu un autographe de Čech et Plašil à leur sortie du terrain, même si ce ne sont pas tout à fait les joueurs tchèques qui les font spécialement rêver :
« Le Portugal est à Nantes finalement… »
« Mais c’est mieux les Tchèques ! Quand même… »
« Ouaih, mais on aurait vu Ronaldo avec les Portugais. On est dégoûtés… »
« Mais quand même on voit une belle équipe. »
« Une très belle équipe ! »
« C’est vrai, on avait évoqué le Portugal, confirme Sylvain. Forcément, cela faisait rêver. Ronaldo est un des deux plus grands joueurs de la planète et peut-être que les jeunes notamment auraient préféré avoir le Portugal. Mais, sincèrement, je ne suis pas certain que les gamins connaissent beaucoup plus de joueurs portugais que de joueurs tchèques. Bon, Cristiano, c’est l’immense star. Mais là, nous avons aussi Čech, Rosický et d’autres très beaux joueurs. Alors, c’est vrai, le Portugal, cela aurait été mieux, mais il faut aussi remettre Tours dans le contexte français. Ce n’est ni Paris, ni Marseille ou Lyon. C’est déjà très bien pour Tours d’avoir pu et su accueillir une équipe comme la République tchèque. »
(D’autres enfants agglutinés en bas de la tribune principale autour de Petr Čech, venu distribuer autographes et photos, à la fin de l’entraînement) « Sèche ! Sèche ! » « Setche ! » « Tsèche ! » « Peter ! » « Ouah, regardez ! Je touche son casque ! »« Cela fait toujours plaisir quand on arrive quelque part et que l’on voit que les gens autour ne nous sont contents de nous accueillir… »
Pour le grand public, qui dit football tchèque aujourd’hui dit d’abord et avant tout Petr Čech. Malgré son nom difficilement prononçable, le gardien de la Reprezentace, professionnel jusqu’au bout de ses gants, accessible et très conciliant avec les jeunes supporters, a gardé mais aussi surtout laissé un très bon souvenir aux amateurs de foot en France de ses deux saisons passées à Rennes au début de sa carrière. A 34 ans, Petr Čech dispute en ce mois de juin ce qui sera peut-être sa dernière grande compétition internationale sous le maillot de l’équipe nationale. Et le fait que cela se passe en France ne le laisse pas insensible, pas moins que l’accueil que lui a réservé le public à Tours :
« …C’était la première possibilité pour le public de nous voir et d’assister à un entraînement. Ils sont venus très nombreux et je dois dire que cela nous a agréablement surpris. On sait que le premier jour, ce n’est jamais un très grand entraînement après le voyage. C’est pourquoi nous sommes vraiment très contents qu’autant de monde soit venu au stade. »Avant leur premier entraînement, il a d’abord fallu que les Tchèques s’installent et prennent quelques forces. Et c’est au Château Belmont que les joueurs et tout leur encadrement ont pris leurs quartiers :
« Nous sommes ravis d’accueillir l’équipe tchèque pour cet Euro 2016, confirme Vanessa Jobard, directrice de cet hôtel situé à proximité du centre historique de Tours. Nous avons rencontré l’encadrement de l’équipe à plusieurs reprises et nous nous sommes toujours très bien entendus. Les Tchèques se sont vite sentis chez eux. Pour nous, c’est aussi un joli challenge et une belle visibilité pour l’hôtel. Nous sommes là à la disposition uniquement de l’équipe. Les chambres, les installations, le pars boisé de 2,5 hectares… Nous avons tout mis en œuvre pour préparer au mieux leur arrivée. »
Loin du calme qu’offre le jardin, Antoine et Christophe, eux, s’activent en cuisine. Si les Tchèques ont amené leur cuisinier avec eux, tous les deux, amateurs de football qui plus est, entendent cependant bien coopérer et faire de leur mieux pour satisfaire les appétits des joueurs tchèques. Comme pour le menu de mercredi :« Des salades composées avec un roulé de veau farci. Des pâtes, du riz, beaucoup de féculents… Des produits allégés pour être en forme (Rire) »
Et Antoine comme Christophe espèrent que leur savoir-faire culinaire contribuera à un bon parcours des Tchèques dans cet Euro 2016 :
« Pour nous, la finale idéale serait République tchèque – France pour que ça aille jusqu’au bout. Et après, que le meilleur gagne ! Et voilà… »