Accord trouvé entre l'Etat et les Eglises tchèques sur la restitution desbiens confisqués sous le régime communiste

Après des années de désaccord et même parfois de dissension, le gouvernement et l'ensemble des Eglises du pays sont enfin parvenus à trouver un terrain d'entente sur la nature et le montant du dédommagement des biens confisqués sous le régime communiste. L'Etat devrait restituer un tiers des biens confisqués et verser près de trois milliards d'euros en compensation des deux tiers restants.

Certes, le projet de loi doit encore être débattu dans un proche avenir d'abord par les ministres puis par le Parlement. Mais, cette fois, son adoption semble d'ores et déjà faire l'objet d'un large consensus au sein de la coalition gouvernementale, et la loi pourrait donc entrer en vigueur dès janvier 2009.

Concrètement, une commission gouvernementale, dirigée par le ministre chrétien-démocrate de la Culture, Vaclav Jehlicka, et une commission ecclésiastique se sont entendues pour que l'Etat restitue aux congrégations et ordres religieux un tiers du total de leurs biens confisqués entre 1948 et 1989 par le régime communiste. Parallèlement, l'Etat versera 83 milliards de couronnes (soit près de trois milliards d'euros) aux institutions religieuses en compensation des deux tiers restants des biens confisqués qui, pour de multiples raisons, ne peuvent plus être restitués aujourd'hui. Le versement de ces trois milliards d'euros devrait s'étaler sur une période allant de soixante à soixante-dix ans, soit environ 45 millions d'euros par an. Une somme qui représente près de 10 millions de plus que ce que verse actuellement chaque année l'Etat tchèque aux Eglises, entre autres pour payer les salaires des ecclésiastiques.

Au-delà du règlement a priori définitif d'un conflit d'intérêts qui dure depuis la révolution de 1989 et la chute du régime communiste, l'adoption de la loi permettra donc également aux Eglises de s'autogérer à l'avenir. Selon le ministre de la Culture, l'Etat ne sera en effet alors plus tenu de rétribuer les membres du clergé et participera à l'entretien des monuments religieux dans le pays au même titre que pour les bâtiments propriétés privées ou appartenant aux villes et aux régions. Et les Eglises tchèques, autonomes, devront, quant à elles, apprendre à fonctionner sur le plan financier indépendamment de l'Etat, une situation qui sera plus en phase avec la réalité d'un pays où la population compte parmi les plus athées d'Europe.