Acheter à crédit ou la fièvre de la consommation
La Tchéquie n'a toujours pas de gouvernement, mais l'économie tchèque se porte bien.
L'envie intarissable des Tchèques d'acheter et de dépenser y joue un rôle non négligeable au moment où un tiers d'entre eux touchent des salaires supérieurs au salaire moyen. Aujourd'hui, la consommation des ménages se présente même comme le principal moteur de la croissance du PIB national. Selon les dernières données statistiques, durant le troisième trimestre, les habitants ont dépensé plus de 400 milliards de couronnes, soit près de 7 % de plus que durant la même période de l'année écoulée. Habits, chaussures, accessoires et meubles, produits électroniques, autant de domaines dans lesquels les Tchèques investissent le plus. Le goût croissant des Tchèques pour des produits haut de gamme (des voitures de luxe notamment) constitue un autre phénomène marquant.
Il va de soi que les plaisirs de la consommation trouvent leur apogée avant Noël. Le week-end écoulé a vu, une nouvelle fois, l'ensemble des supermarchés dans le pays pleins à craquer avec parmi les acheteurs pas mal de gens prêts à s'endetter pour acheter leurs cadeaux. Pour beaucoup de Tchèques en effet, acheter à crédit est devenue une chose courante, bien que psychologues et autres experts sonnent l'alarme, rappelant que de plus en plus fréquents sont les cas de gens qui, en raison de l'endettement, sont la proie des huissiers... « Quel plaisir procurent des cadeaux qui nous mettent en dette ? », s'interroge en outre l'édition de ce lundi du quotidien MfDnes enseignant universitaire. Des tons moralisateurs qui retentissent ça et là sauraient-ils décourager les Tchèques de leurs courses aux achats ? Cela paraît peu probable. A deux semaines des fêtes de Noël, la fièvre monte...