Adoption de la loi sur la Radio et la Télévision tchèques... Et après ?
La Chambre des députés tchèques a adopté la loi sur la Radio et la Télévision tchèques. La situation, au sein d'un des plus grands médias tchèques, ne se calme pas pour autant. Un sujet présenté par Alain Slivinsky.
Vendredi 14 janvier, après 18 heures de réunion, les députés tchèques ont voté l'amendement à la loi sur la Radio et la Télévision tchèques. Le grand reproche à la loi, jusqu'à maintenant en vigueur, était que les partis politiques avaient une trop grande influence sur la nomination du Conseil de la Télévision qui nomme lui, le directeur général. Selon l'amendement de la loi, ce conseil comptera, désormais, 15 membres, au lieu de 9. Les candidats ne seront plus présentés par les partis politiques, mais par diverses organisations civiques, d'intérêt ou autres. Parmi ces candidats, ce sont les députés, de nouveau, qui choisiront les membres du conseil. Il apparaît que la Chambre s'est dotée de nouvelles prérogatives : elle a le droit de révoquer le Conseil de la Télévision, mais aussi, ce qui est nouveau, ses différents membres. Pour ce faire, les conditions sont plus sévères, mais la notion « n'accomplit pas sa fonction d'intérêt public » reste toujours aussi vague. La Chambre des députés adoptera, aussi, le Statut et le Codex de la Télévision tchèque. Jusqu'à maintenant, c'était du ressort du Conseil de la Télévision. Une nouveauté encore : le conseil est en fonction pendant six ans, mais le principe de rotation a été adopté. Tous les deux ans donc, un tiers des membres change. La nouvelle loi donne la possibilité à la Chambre d'assurer l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau Conseil de la Télévision. L'ancien a été révoqué vendredi, et les députés devraient élire un directeur provisoire. Quel sera l'avenir de l'amendement à la loi ? Il doit être adopté par le Sénat et signé par le chef de l'Etat. Il n'est pas du tout certain que les sénateurs l'adoptent. En effet, une partie du spectre politique demandait que cet amendement soit voté par les deux chambres du Parlement. Les choses pourraient donc traîner en longueur, car les premières informations confirment que la chambre haute serait plutôt contre. La grève et l'occupation des locaux des rédactions de l'information et du documentaire se poursuivent. Les grévistes ont refusé l'appel du président de la Chambre, Vaclav Klaus, à terminer cette grève. Ils demandent le départ inconditionnel des membres de la direction nommés par le directeur démissionnaire, Jiri Hodac. Il semble que la situation pourrait sortir de l'impasse, seulement après la nomination d'un directeur provisoire, qui serait capable d'apaiser les passions, et de diriger la Télévision, jusqu'à l'élection de son conseil, et la nomination d'un nouveau directeur. Cet intérim devra naturellement être acceptable pour les grévistes et le comité de grève, ce dernier dirigeant, de fait, l'un des plus grands moyens d'information tchèques. Les observateurs constatent, d'un autre côté, que la crise de la Télévision tchèque n'a pas porté atteinte au dit contrat d'opposition, entre la social-démocratie au pouvoir et le Parti civique démocrate, leader de l'opposition. C'est grâce à ce « pacte » que l'amendement à la loi sur la Télévision a pu être adopté vendredi. A la grande désillusion des deux autres partis de l'opposition, chrétiens-démocrates et unionistes. Ils comptaient bien voir le Sénat participer à l'élection du Conseil de la Télévision, un Sénat où la social-démocratie liée au Parti civique démocrate, à la différence de la Chambre, n'ont pas la majorité.