Affaire des entomologistes tchèques en Inde : une libération, une condamnation
Nous vous avons déjà parlé à plusieurs reprises dans nos émissions du cas de ces deux entomologistes tchèques accusés en Inde de vol d’insectes rares. Nouveau coup de théâtre, après que la justice indienne les a reconnus coupables en début de semaine... maintenant, la peine infligée à l’un des deux suscite l’indignation des autorités tchèques.
« Il n’est pas possible que deux personnes soit condamnées à deux peines complètement différentes pour exactement le même acte. D’après les avocats de nos deux ressortissants, le droit indien ne permet même pas cela... »
Ainsi s’exprimait l’ambassadeur de la RT en Inde, Hynek Kmoníček. Car en effet, si le tribunal de Darjeeling a décidé de libérer l’entomologiste Petr Švácha en échange d’une somme de 20 000 roupies (quelque 313 euros), il a par contre condamné son collègue Emil Kučera à trois ans de prison ferme. Le juge indien a justifié ce verdict en arguant que Švácha était un scientifique de renom, membre de l’Académie des Sciences. Petr Švácha, malgré sa mise en liberté, est sonné après cette décision :
« En dépit du fait que je devrais être content du fait que je suis libre, en réalité nous sommes tous les deux déçus et nous considérons cela comme une injustice. »
En attendant, la communauté scientifique se mobilise, en République tchèque et à l’échelle internationale... Des manifestations sont en effet prévues à Prague, mais aussi à Ottawa et Vienne. Vladislav Malý est membre de la Société tchèque d’entomologie :
« Je vais essayer de faire en sorte que toutes les personnes qui ont signé les pétitions viennent y participer... Il s’agit de milliers de personnes. »
Première manifestation prévue, à Prague, donc, le 18 septembre.
Les deux entomologistes tchèques ne sont pas au bout du tunnel, même si le sort d’un des deux est réglé. Le Premier ministre Mirek Topolánek s’est également exprimé, par l’intermédiaire du ministre de l’Industrie, afin d’alerter son homologue indien, Manmohan Singh. Il a tenu à souligner que la République tchèque ne faisait pas de trafic d’insectes et d’espèces rares.En attendant, Emil Kučera, l’entomologiste condamné à trois ans de prison, a immédiatement fait appel de la décision, et pour la suite de cette affaire, il faudra attendre novembre.