Les acteurs de la diplomatie tchèque veulent parler d’une seule voix
A l’issue de leur rencontre mercredi soir, le Premier ministre Bohuslav Sobotka et le président de la République Miloš Zeman ont annoncé leur volonté de mieux coordonner la politique extérieure du pays, critiquée dernièrement pout son manque de lisibilité, notamment sur le dossier ukrainien. Les deux hommes ont donc décidé de se réunir au moins trois fois par an avec les présidents des deux chambres du Parlement et avec les ministres de la Défense et des Affaires étrangères dans le but de clarifier les positions soutenues par la diplomatie tchèque.
« Nous envisageons de nous rencontrer trois fois par an pour résoudre les questions de politique courantes. Ainsi, nous voulons assurer une position unique de tous les représentants de l’Etat vis-à-vis de l’extérieur et en même temps garantir le fait que notre politique extérieure sera consistante et compréhensible pour nos partenaires étrangers. »
Ces réunions ne doivent pas simplement éviter l'envoie signaux diplomatiques contradictoires vers l’étranger. Il s’agit également de mieux organiser les agendas internationaux des représentants de l'Etat, ainsi qu’a poursuivi le Premier ministre :
« Il est selon moi très important de nous informer mutuellement de nos voyages à l’étranger, surtout quand y participent des délégations de représentants d’entreprise. Il s’agit d’éviter les doublons et de nous répartir dans une certaine mesure les domaines de compétences et les aires géographiques, dès 2015, quand nous aurons, en tant que représentants de l’Etat, à soutenir les exportations et les entreprises tchèques. »
La satisfaction affichée par Bohuslav Sobotka est partagée du côté du Château de Prague, siège de la présidence tchèque, dont le directeur de la division des affaires étrangères, Hynek Kmoníček, a par ailleurs précisé comment concrètement pourrait se partager le travail sur la scène extérieure :« Il a été principalement question des voyages officiels de l’année prochaine. Par exemple, la question des voyages officiels en Amérique latine devrait faire l’objet d’un partage entre le président et le Premier ministre. Je suppose que l’un prendra la tête de la délégation de chefs d’entreprise dont il est prévu qu’elle se rende au Brésil et l’autre fera de même pour le Mexique. C’est à mon avis une bonne chose, tout comme le fait que les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, ainsi que les chefs des deux chambres du Parlement, participeront à ces trois réunions annuelles, car ils sont tous des acteurs de la diplomatie tchèque. »
Selon Hynek Kmoníček, il convient également de minimiser l’importance des divergences entendues ces derniers mois et pour lesquels le chef de l’Etat a largement été critiqué, en plus de ses quelques excès de langage. Ces opposants lui reprochent de fricoter avec des dirigeants autoritaires, en particulier en Asie centrale, et de laisser de côté la question des droits de l’homme pour privilégier celle des échanges économiques. Hynek Kmoníček écarte ces critiques d’un revers de la main en affirmant que Bohuslav Sobotka et Miloš Zeman exprimeraient en fait souvent des idées similaires mais avec des mots différents.