Antonín Panenka, 70 ans et un penalty qui n’a pas pris une ride

Antonín Panenka, photo: Společné století

Légende du football européen depuis son tir au but victorieux en finale de l’Euro 1976, Antonín Panenka a fêté ses 70 ans dimanche. Quarante-deux ans après sa célèbre pichenette qui avait permis à la Tchécoslovaquie de battre la RFA, le plus célèbre des moustachus du football tchèque reste avant tout l’exécuteur d’un geste hors du temps auquel il a fini par donner son nom.

Antonín Panenka,  photo: Společné století
Lorsqu’en 2006, en finale de la Coupe du monde, Zinédine Zidane ouvrait le score en faveur de la France contre l’Italie sur penalty, les commentateurs de l’époque de la télévision française s’extasiaient devant le culot de l’exécuteur tout en n’oubliant pas de bien préciser qu’il s’agissait là d’une « panenka ».

S’il serait injuste de réduire la carrière d'Antonín Panenka à ce coup de pied génial, car le meneur de jeu des Bohemians Prague et du Rapid de Vienne était avant tout l'un des meilleurs milieux de terrain de sa génération, il n'en reste pas moins vrai qu'aujourd'hui encore de nombreux jeunes joueurs, partout en Europe, savent ce qu'est une « panenka », l'expression étant passée dans le lexique courant utilisé sur et autour des terrains de football. Comme n’a jamais cessé de le raconter l’artiste aux médias du monde entier, qui restent fascinés par son geste, Panenka a mis deux années avant de parfaire l’exécution de celui-ci :

« Cela n’est pas aussi simple que cela en a l’air. Il ne suffit pas de poser le ballon, de s’élancer et de tirer. Ce qu’il faut, c’est tromper le gardien : lui faire croire par vos mouvements, votre regard, le langage de votre corps et votre course d’élan que vous allez tirer normalement. »

La 'panenka' en 1976,  photo: ČT
Au total, Panenka affirme avoir tiré une trentaine de penaltys de la sorte durant sa carrière pour un taux de réussite de près de 100 %. Et de voir que les plus grands joueurs, de Zidane à Messi en passant par Andrea Pirlo ou Sergio Ramos, continuent de l’imiter, ne nourrit en lui aucune jalousie, bien au contraire :

« Bien sûr que cela me fait plaisir. Cela prouve que c’était une bonne idée, que cela avait un sens. Les bonnes idées ne meurent pas… Cela fait désormais plus de quarante ans, mais la plupart des joueurs qui tentent le geste et le réussissent, continuent de marquer le plus souvent. Donc oui, ce penalty n’était pas une idée folle ou saugrenue. »

Ainsi, aujourd’hui encore, les poils de sa moustache continuent de frémir de plaisir, comme ceux de tous les amateurs de beau football.