« Après les attentats, les touristes tchèques reviennent en France »

Toulouse, photo: Patrice Nin

Environ 200 000 touristes tchèques se rendent en France chaque année. En 2016, ils seront probablement encore un peu plus nombreux avec la tenue, en juin et juillet prochains, de la phase finale du championnat d’Europe de football, pour laquelle l’équipe de République tchèque est qualifiée. Responsable du marché tchèque pour Atout France, Pavla Elsterová explique ce que l’agence de développement touristique de la France a prévu pour informer les supporters de la Reprezentace qui se déplaceront en France l’été prochain et quelles retombées les attentats à Paris en novembre dernier ont eu sur le comportement des Tchèques :

Toulouse,  photo: Patrice Nin
« Sur notre site Internet, qui existe aussi en tchèque (www.france.fr), nous avons une section dédiée à l’Euro 2016 dans laquelle sont disponibles toutes les informations relatives aux dix villes qui accueilleront des matchs. Cela concerne donc également les villes dans lesquelles joueront les Tchèques (à Toulouse contre l’Espagne le 13 juin, à Saint-Etienne contre la Croatie le 17 juin, et à Lens contre la Turquie le 21 juin). Il y un résumé des principaux attraits de chaque ville, des endroits à ne pas manquer dans les alentours ou encore des informations pratiques sur les ‘fan zones’, sur les connexions Internet et les conditions de sécurité. »

En matière de sécurité, les Tchèques qui voyagent en France ont-ils des demandes particulières depuis les événements tragiques à Paris en novembre dernier ?

« Non, nous n’avons pas reçu de demandes particulières par rapport à l’Euro 2016. Mais je pense que nous en aurons à l’approche de la compétition. Les gens qui sont habitués à voyager sont au courant des mesures qui seront prises, par exemple dans les ‘fan zones’, où la sécurité sera renforcée bien entendu. »

Les attentats ont-ils eu des conséquences sur le nombre de Tchèques qui voyagent en France ?

Photo: Archives de Radio Prague
« Il y a eu moins de week-ends prolongés dans les capitales européennes. Mais le constat ne vaut pas seulement pour Paris. Des villes comme Londres ou Bruxelles ont elles aussi été touchées. Les tour-opérateurs ont annoncé une baisse immédiate de 10 à 15%, mais cela revient progressivement. La demande a repris et on revient à des chiffres dans la moyenne. Encore une fois, cela dépend du type de clients. Ceux qui sont habitués à voyager se posent moins de questions, tandis que ceux qui passent plus de temps à choisir leur destination font plus attention aux mesures de sécurité. »

Peut-on parler de la France comme d’une destination privilégiée pour les Tchèques ?

« Oui, surtout pour les week-ends prolongés, les courts séjours à Paris, les vacances actives comme les séjours à vélo dans des régions comme la Provence, la Bretagne ou la Corse. Et je n’oublie pas le ski. Beaucoup de Tchèques vont skier en France. »

« La France n’est pas un pays très éloigné. Un tiers des Tchèques optent pour des voyages organisés par les tour-opérateurs ou les agences, tandis que ceux qui ont plus d’expérience se dérouillent seuls. »

« Une fois qu’un Tchèque a découvert la France, il a envie d’y retourner »

Les Tchèques connaissent déjà les grandes régions touristiques en France : Paris, la Provence, la Bretagne, la Normandie… Est-il donc difficile de les attirer dans d’autres régions et d’autres villes ? Et qu’est-ce qui les intéresse plus particulièrement ?

Marseille,  phot: Javier Branas,  CC BY 3.0 Unported
« Je pense qu’une fois que le touriste tchèque est allé en France, qu’il a découvert que c’est un beau pays avec une riche culture, il veut y retourner. Et c’est alors qu’il opte pour une autre destination. Le plus important pour nous est donc déjà de le faire venir en France, dans une région bien connue comme celles que nous avons citées, pour lui donner envie de revenir. »

De nouvelles régions en particulier intéressent-elles donc nouvellement les Tchèques ces dernières années ?

« Il y a de nouvelles destinations qui seront prochainement desservies par des vols directs, ce qui génère toujours un peu plus de demandes. Il s’agit de Toulouse, Marseille et de la Corse avec Ajaccio. »