La France touristique : ses atouts et ses inconvénients aux yeux des Tchèques
Si elle ne constitue pas leur destination de vacances privilégiée, la France, pour les Tchèques, n’en possède pas moins des atouts indéniables. Paris mis à part, le sud-est de l’Hexagone, et plus particulièrement la Provence-Alpes-Côte d’Azur, est certainement la région dans laquelle les touristes tchèques sont les plus nombreux à se rendre chaque année. Mais ce n’est pas la seule. D’autres disposent d’un potentiel susceptible de séduire les Tchèques. C’est la raison pour laquelle Atout France, l’agence de développement touristique de la France, a organisé une matinée de présentation à Prague mercredi. Responsable du marché tchèque, Pavla Elsterová a précisé, au micro de Radio Prague, l’objectif de cette présentation :
A Prague, Metz et son office du tourisme étaient représentés par Valentine Verdier. Entre les tables réservées à Nice, à Avignon, à la Bourgogne, au château Chenonceau ou encore à l’île de Ré, nous lui avons demandé s’il n’était pas compliqué de faire la promotion de sa ville auprès des Tchèques :
« Non, pas tellement. Une journaliste m’a expliqué que les Tchèques savaient situer Metz, car ils y passent parfois en voiture et s’y arrêtent même pour la nuit. D’autre part, nous avons la chance d’avoir un formidable vecteur d’image avec le Centre Pompidou Metz qui va fêter son cinquième anniversaire cette année et rencontre un grand succès, avec 350 000 visiteurs en 2014. Et puis le bouche-à-oreille fait son œuvre : d’après les retours que nous avons sur les enquêtes de fréquentation, les gens qui viennent à Metz sont très heureux de découvrir une ville qu’ils imaginaient autrement. »
Comme une grande partie de la moitié nord de la France, Metz et la Lorraine ont longtemps souffert et souffrent encore parfois un peu, notamment en France, d’une image quelque peu tristounette. Un tort selon Valentine Verdier :
« Metz est la cinquième ville la plus verte de France avec 580 hectares d’espaces verts. C’est un argument qui, visiblement, fonctionne très bien auprès des Tchèques puisqu’une autre journaliste m’a dit qu’il n’y avait pas autant de parcs et de jardins dans les villes tchèques. Or, je crois qu’avoir des endroits pour respirer dans le cœur des villes est très important aujourd’hui et cela fait partie des plus que peut offrir une ville comme Metz. J’ai eu des questions également sur les vins de Moselle, la gastronomie ou les balades à vélo, car Metz est dans une démarche d’intermodalité intéressante ; balades donc dans les vignobles et dans la ville. Plus généralement, ce qui intéresse les Tchèques, c’est de découvrir des capitales régionales qui leur permettent de sortir un peu des sentiers battus. »Depuis quelques années, de nombreux Tchèques se sont pris de passion pour la gastronomie, et notamment à Prague et dans ses environs où le niveau de vie et le pouvoir d’achat sont bien plus élevés que dans le reste du pays. Un art de vivre que beaucoup apprennent encore à découvrir mais qui, déjà, pour certains d’entre eux, constitue un centre d’intérêt suffisamment important pour dire de voyager dans certains pays. Et en France, dont la réputation n’est plus à faire en la matière, les Tchèques sont particulièrement bien servis. Cependant, si les Tchèques apprécient les atouts traditionnels de la France, ils sont également sensibles à certains aspects moins positifs, comme le confirme Pavla Elsterová :
« Il y a effectivement vraiment un grand intérêt pour tout ce qui est gastronomie et tout ce qui différencie la France de la République tchèque : la Côte-d’Azur, la mer et surtout les Alpes pour le ski. Mais il y a aussi quelques désavantages aux yeux des Tchèques, notamment l’obstacle de la langue. Il y a trop peu de Français qui parlent suffisamment bien anglais pour pouvoir communiquer avec les touristes étrangers. Et puis il existe une certaine désorganisation des Français par rapport à la mentalité tchèque. »Pour autant, pas de quoi rebuter les amoureux ou les amateurs tchèques de la France, les différences culturelles faisant également le charme des découvertes :
« L’intérêt des touristes tchèques reste stable. Les chiffres restent plus ou moins les mêmes d’une année à l’autre et tournent autour de 200 000 Tchèques qui se rendent en France, dont une bonne partie qui sont des skieurs. Ce sont des clients fidèles. Ce qui évolue, c’est la cible : la gastronomie, le vélo ou le patrimoine. »
Et attention, malgré l’idée que l’on s’en fait encore parfois, les Tchèques ne sont plus ces « touristes sans-le-sou d’Europe de l’Est » qui se déplacent en bus avec leurs boîtes de conserve dans leurs sacs à dos. S’ils voyagent donc à l’étranger, ce n’est plus seulement pour s’en mettre plein les yeux en déliant le moins possible les cordons de la bourse :« Le budget reste un des principaux critères dans le choix de la destination. Et quand on choisit la France, les prix restent le critère auquel on accorde le plus d’attention. Mais on constate que les gens commencent à demander des services plus onéreux. Ils recherchent des prestations haut de gamme et un peu plus ‘compliquées’ pour l’organisation, et donc plus chères. Donc, oui, même si on regarde toujours les prix, il y a une certaine évolution. »