Après les Césars et les Oscars, « La môme » rafle trois Lions tchèques
Retour sur la cérémonie de samedi soir des Lions tchèques, équivalent des Césars français, qui récompensait les meilleurs films de l’année.
A l’issue de la cérémonie, Radio Prague s’est entretenue avec Edouard Dubois, directeur musical du film, récompensé par un Lion :
« C’est un film qui visiblement a su parler au monde entier, c’est évidemment très flatteur pour tous ceux qui ont eu la chance d’être récompensés pour leur travail sur ce film. Ca a été un chantier très important, c’était un film très difficile à monter. »Vous parlez des conditions de travail. Vous avez tourné à Prague. Dans votre discours, vous avez dit qu’il y a deux ans jour pour jour, vous tourniez à Prague une scène très importante du film. Pouvez-vous me dévoiler laquelle ?
« Ironie du destin, en effet, il y a deux ans jour pour jour, nous étions dans ce même lieu, le Lucerna, pour tourner une des séquences capitales du film, celle où Edith Piaf tombe sur scène en chantant ‘Padam’. J’étais évidemment loin d’imaginer que, deux ans plus tard, je me retrouverais sur cette même scène pour recevoir une distinction remise par les professionnels du cinéma tchèque. J’en suis extrêmement honoré, d’autant plus honoré que nul n’est prophète en son pays : le film a reçu le BAFTA de la meilleure musique (l’Académie britannique des arts de la Télévision et du Film, ndlr), il a remporté trois Lions en Tchéquie, en France, la musique n’a même pas été soumise au vote de l’Académie des Césars. »
C’était important pour vous de venir à Prague pour les Lions tchèques ?« C’était essentiel. Déjà, j’étais nominé pour ce prix. Or, souvent, pour les postes musicaux, seul le compositeur est nominé. Et en ma qualité de directeur musical, j’ai été sélectionné par l’académie tchèque. C’est donc un honneur. Et cette ville a été pour moi extrêmement marquante. Ce tournage de ‘La môme’ a été très intense. Ca fait douze ans que je fais ce métier et c’est le chantier le plus lourd et le plus périlleux que j’ai eu à affronter. Jusqu’au dernier moment, jusqu’au dernier jour de finition du mixage, je n’étais même pas sûr que ça puisse marcher. Et c’est en voyant le film dans sa continuité après avoir passé un an et demi en préparation, en tournage, en montage pour adapter les play-back, et la performance de Marion Cotillard, il a fallu des ajustements microscopiques sur chaque syllabe – et ça, personne ne s’en rend compte et c’est vraiment là la magie de notre métier. »