Après les inondations, 2500 lièvres hongrois lâchés en Bohême

Foto: Hans-Jörg Hellwig, Wikimedia Commons, License Creative Commons 3.0 Unported

Les inondations du mois d'août qui ont ravagé la République tchèque ont certes avant tout causé des dégâts d'ordre matériel. Mais elles ont également frappé l'ordre de la nature. Ainsi, en Bohême du sud, la diminution de la population des lièvres a été telle que la disparition même de l'espèce a été un instant redoutée. C'est pourquoi 2500 rongeurs, importés de Hongrie, ont été lâchés au cours du mois de janvier.

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« Je m'inquiète pour le gibier, pas pour les chasseurs ». Jaroslav Palas, le ministre tchèque de l'Agriculture, ne laisse pas planer l'ombre d'un doute sur ses intentions. L'objectif du projet est clairement défini : la survie du lièvre, notamment en Bohême du sud, grâce à la réintroduction, en janvier, de 2500 rongeurs achetés à la Hongrie. Une importation dont s'est occupé Interlov, société spécialisée dans le commerce du gibier, dont le lièvre. Interlov exporte ainsi chaque année plusieurs centaines de lièvres tchèques et moraves, plus particulièrement en direction de la France, client régulier de la société. Mais c'est grâce à une dotation du ministère de l'Agriculture de l'ordre de 7 millions de couronnes, soit 230 000 euros, que le projet a pu se réaliser. Le prix d'achat d'un lièvre est d'environ 80 euros, prix qui comprend la capture de l'animal, son transport, sa mise en quarantaine et un examen vétérinaire. Ce sont les associations de chasseurs tchèques qui ont été les initiateurs de cet achat de masse. Pour cela, ils se sont appuyés sur leur expérience de 1997. A l'époque, lorsque la Moravie avait été touchée par les inondations, ce sont des lièvres slovaques qui avaient été achetés. Et si cette fois-ci, le choix d'Interlov s'est porté sur la Hongrie, c'est parce qu'il relève, selon son directeur, non seulement de la volonté d'introduire en Tchéquie une nouvelle race de lièvre, mais aussi du fait que la Hongrie est le plus important exportateur de lièvres en Europe.

Malgré les efforts qui seront faits pour aider les lièvres lâchés à s'adapter à leur nouvel élément, il est d'ores et déjà acquis que nombre d'entre eux ne survivront pas longtemps, victimes qu'ils sont des prédateurs comme le renard, les rapaces et surtout le sanglier, en surpopulation dans les forêts tchèques. Les écologistes, quant à eux, sont partagés. Si certains voient dans la multiplication du petit gibier un élément favorable à l'équilibre naturel entre les différentes espèces animales, d'autres se montrent, comme souvent, plus critiques et pessimistes. Pour ces derniers, le but du projet ne serait nullement la survie du lièvre, mais plutôt le bon plaisir des chasseurs.