Architecture Week à Prague - retrouver une culture urbaine
Pour la deuxième année consécutive, Prague accueille cette semaine et jusqu’à dimanche la Semaine de l’architecture. Expositions, séminaires, débats et excursions en ville sont au programme de la manifestation qui a pour ambition de sensibiliser le public sur différents aspects de l’architecture. Nous avons rencontré l’un de ses participants de marque, l’architecte français Dominique Lyon.
« C’est toujours important pour nous, Français, qui avons une tradition urbaine et une tradition de commande publique de venir dans des pays où cette politique est peut-être en train de se réinventer. Il y a eu une coupure historique assez longue, c’est intéressant de voir comment dans des pays dont les villes sont assez proches des villes ‘européennes’, comment on arrive à résoudre les questions de patrimoine, de développement urbain, de transports et tout simplement de construction, quelles sont les nouvelles constructions qui se font, quels sont leurs moyens de développement urbain. C’est intéressant de comparer les villes qui ont connu une coupure avec les vieilles villes européennes qui ont connu une continuité historique, comme Paris. »
Peut-on définir les principaux enjeux de l’architecture contemporaine ?
Je ne connais pas assez bien Prague et ses traits spécifiques, mais les problèmes généraux des villes, c’est comment arriver à concilier transports publics et transports privés, comment concilier la conservation du patrimoine qui sont généralement de grands bâtiments qui posent des problèmes de reconversion, pas tellement du point de vue architectural, mais du point de vue de la programmation, qu’est ce qu’on fait de ces grands bâtiments que le passé nous a laissés, le XVIIIe et le XIXe en particulier, quels sont les programmes de revitalisation… Ce sont les problèmes que connaissent toutes les villes européennes, dès l’instant d’ailleurs où elles ont réintégré dans leur patrimoine leur patrimoine industriel, dans les années 1970, 1980 ; avant le patrimoine industriel n’existait pas en tant que tel. Les villes se retrouvent donc avec d’énormes bâtiments qu’il faut reprogrammer. Pour les villes comme Prague, il y a, je suppose, des problèmes de développement, de croissance urbaine qu’il faut maîtriser, sans faire de ségrégation spatiale entre le centre historique, touristique et culturel et cher, et des périphéries qui sont moins équipées, moins favorisées. »