Aristide Tarnagda et Bernard Magnier, invités du 12e festival Afrique en création

Aristide Tarnagda, photo: Site officiel du festival Afrique en création

A partir de ce mercredi et jusqu’au 31 mai se déroule à Prague, mais aussi à Plzeň et Hradec Králové, la 12e édition du festival Afrique en création, qui s’intéresse essentiellement à la création théâtrale africaine. Au micro de Radio Prague, sa directrice, Lucie Němečková, détaille le programme de cette année et présente les deux invités-phare du festival :

Aristide Tarnagda,  photo: Site officiel du festival Afrique en création
« Notre premier invité essentiel est un auteur burkinabais, jeune auteur talentueux et déjà réputé en Europe, Aristide Tarnagda. Il vient à Prague mais est aussi invité au lycée Božena Němcová de Hradec Kralové, et à l’Alliance française de Plzeň. Il est l’auteur de plus d’une vingtaine de pièces de théâtre qui ont été jouées à Limoges, au Festival d’Avignon, à la Comédie française ou au Théâtre national de Bretagne. »

Le deuxième invité du festival est français pour sa part…

« Nous sommes tous des Africains, dit notre slogan. Je compte donc aussi Bernard Magnier, de nationalité française, parmi les Africains ! C’est quelqu’un qui a consacré sa vie aux littératures africaines, à la diversité de ces cultures. Je l’invite parce qu’il a été le collaborateur de Sony Labou Tansi, un personnage-phare du théâtre africain francophone et qui malheureusement, est décédé il y a 20 ans. Nous voulons évoquer sa mémoire pour mettre en avant ses pièces de théâtre en République tchèque, car elles sont très importantes pour le théâtre africain et le théâtre d’Europe. »

Rappelons également que Bernard Magnier est responsable de la littérature africaine pour les éditions Actes Sud en France. Dites-nous quels rendez-vous théâtre il ne faut pas manquer pendant ce festival…

Bernard Magnier,  photo: Site officiel du festival Afrique en création
« Le festival présente cette année des auteurs sur trois générations : on a donc parlé de Sony Labou Tansi. Puis il y a Koffi Kwahulé dont on présentera la pièce Petite souillure et Léandre Alain Baker, avec Les jours se traînent, les nuits aussi. Notre invité, Aristide Tarnagda, a beaucoup été influencé par ces auteurs et notamment par Koffi Kwahulé. »

Il n’y a pas que du théâtre pendant ce festival, mais aussi de la musique, de la danse…

« Il y a aussi des contes africains pour les enfants. On va aussi célébrer la Journée mondiale de l’Afrique. Il y a également un programme au musée Náprstek destiné aux enfants, pour découvrir le Burkina Faso. Et surtout, j’invite les gens qui s’intéressent au théâtre et à la musique dimanche 29 mai où se déroulera la lecture scénique de la pièce d’Aristide Tarnagda, Musika. C’est le nom de l’héroïne de cette pièce engagée politiquement puisqu’elle parle du prix que payent les Africains pour que nous puissions vivre dans le luxe. Elle traite de la question des minerais exploités en Afrique et importants pour nos téléphones portables et autres matériels électroniques. On finira sur une note plus légère avec de la musique africaine interprétée par le groupe tchéco-malien Aneboafro, qui va chanter et jouer des chansons d’Afrique de l’Ouest. »

Le festival en est à sa 12e édition. Avez-vous l’impression que le public a changé ? Quelle évolution voyez-vous ?

Aneboafro,  photo: Site officiel du festival Afrique en création
« Je vois en effet une grande évolution, mais je n’ose pas affirmer si ça va vers le meilleur ou le pire. Mais je suis très heureuse de voir que surtout les jeunes gens se montrent très intéressés par le théâtre africain. Je suis toutefois un peu déçue de voir qu’il y a moins d’intérêt que je ne l’attendais chez les gens de théâtre. En même temps, je suis ravie de voir que les gens qui apprennent le français sont très intéressés par la venue des auteurs et très curieux de découvrir la richesse des théâtres africains. »

http://tvurci-afrika.simplesite.com/426832960