Armentières – Litoměřice, un jumelage pour officialiser une longue amitié
Deux villes du nord vont officiellement "s’accoupler" ce samedi. Une charte de jumelage entre Armentières, en France, et Litoměřice, en Bohême, sera en effet signée en présence, entre autres, de l’ambassadrice de République tchèque en France, Marie Chatardová. A cette occasion, le président de l’association ALEi (Armentières Litoměřice Europe internationale), Xavier Torrez, a répondu à quelques questions de Radio Prague. Il a d’abord expliqué à quand remontait cette relation d’amitié entre les deux villes.
« La première convention à avoir été signée entre le préfet de Litoměřice et Armentières remonte à 1995. Les relations entre les deux villes sont nées de la volonté d’un théologien armentiérois, professeur de philosophie et prêtre, qui était très intéressé par ce qui passait en Tchécoslovaquie et de l’autre côté du Mur à l’époque. Il a pris contact avec d’autres prêtres tchèques et l’un d’entre eux, suite à une mutation, s’est retrouvé à Litoměřice. Son premier voyage, en 1969, l’a donc mené à Litoměřice. »
- Depuis, quel type d’échanges existent entre les deux villes ?
« Ces échanges ont été très nombreux. Des chorales tchèques sont venues à Armentières comme de jeunes étudiants accompagnés de leurs professeurs de français. Et puis plus de 3 000 Français sont passés à Litoměřice depuis. Des jeunes d’un centre social se sont rendus là-bas pendant les vacances plusieurs années de suite. Une équipe du club de foot a également participé à un tournoi à Litoměřice, et la pareille a été rendue. »
- Qu’est-il prévu autour de la signature de la charte de jumelage ? Sur le site de votre association ALEi, on peut lire qu’un menu tchèque était proposé dans les cantines d’Armentières cette semaine. Qu’en est-il vraiment ?« C’est bien ça. Ce vendredi, notamment, la délégation de la municipalité de Litoměřice va partager dans l’une des cantines de la ville le repas des enfants effectivement basé sur des recettes tchèques, entre autres celle des fameuses galettes de pomme de terre. Par ailleurs, l’ambassade de République tchèque nous a prêté des expositions installées à l’hôtel de ville et à la médiathèque d’Armentières. Ce sont de grands panneaux qui présentent la République tchèque, son économie, son histoire ou sa géographie. »
- Cette signature représente-t-elle un aboutissement pour votre association ?
« Oui, c’est le résultat de près de vingt ans d’association. Nous sommes très heureux que les relations entre les deux villes soient enfin officialisées. Par ailleurs, comme la ville d’Armentières s’est dotée d’une association des amis des jumelages qui va prendre en charge les relations avec les villes jumelées, notre association va s’ouvrir encore plus largement sur la République tchèque. Il y aura toujours des relations privilégiées avec Litoměřice, puisque cela fait partie de notre intitulé, mais, par exemple, l’année dernière, nous avons organisé, sur une idée de jeunes Tchèques vivant dans la région, une célébration de la Saint-Nicolas à Armentières selon la tradition tchèque. Et nous entendons organiser d’autres fêtes de ce genre, notamment une rencontre de tous les jeunes Tchèques vivant dans la région, qui sont relativement nombreux puisqu’il y en a plus d’une vingtaine installés, mariés, avec des enfants auxquels ils veulent faire partager les traditions tchèques que les enfants ne connaissent pas forcément en vivant en France. »- La Bohême et le Nord de la France étant deux régions brassicoles, la bière va-t-elle couler à flots en ce jour de fête samedi ?
« La bière tchèque certainement puisque nous avons la possibilité de nous approvisionner. Ancienne cité de la bière, Armentières, elle, n’en fabrique plus. Mais l’histoire brassicole y est encore bien présente. Donc, oui, il y aura très certainement de la bière au buffet. Mais je sais aussi que les Tchèques apprécient le champagne… »