Avenir incertain pour l’industrie laitière et l’élevage bovin en Tchéquie

L’industrie laitière tchèque est en crise et, d’une certaine manière, sa situation pourrait se répercuter sur l’élevage des bovins. La Chambre agricole appelle à la régulation des prix d’achat du lait, et au regroupement des producteurs de lait indépendants.

Quelles sont les raisons de cette crise qui affecte l’industrie laitière en Tchéquie ? La réponse est simple : les prix d’achat du lait à la production ont tellement baissé qu’ils ne couvrent même plus les frais de cette production. Madeta, c’est le plus gros producteur de produits laitiers sur le marché tchèque, avec plus d’un demi-milliard de litres de lait traîté par an, ce qui représente environ le cinquième de la production totale de lait en Tchéquie. C’est cette entreprise qui a donné le signal à la baisse des prix d’achat en descendant en dessous des 8 couronnes le litre ( 0,33 euro) au début du mois d’août. Les autres laiteries ont suivi. Les fermiers affirment qu’à ce prix ils ne rentrent même plus dans leurs frais pour l’élevage des vaches laitières. Ils ont probablement raison, car les statistiques indiquent qu’en Tchéquie le nombre de bovins a baissé de moitié au cours des 20 dernières années. Pour lutter contre la baisse des prix d’achat du lait, la Chambre agricole propose d’introduire la régulation des prix, mais aussi la limitation de la production de lait. Son président, Jan Veleba, précise :

Jan Veleba
« La loi du marché ne peut résoudre le problème que comme dans le cas des porcs. Aujourd’hui, la Tchéquie importe plus de 30 % de la viande de porc. Il se peut que la loi du marché résolve aussi le problème de la manière suivante : le lait sera produit par d’autres et nous l’importerons. Nous aurons des prés et des pâturages inutiles. La loi du marché ne fonctionne donc pas à 100 % dans le secteur agricole. »

La Chambre agricole conseille aux fermiers de bien choisir la laiterie à laquelle ils vendent leur produit, car les prix sont très différents. Ce mercredi, les présidents des Chambres agricoles régionales se sont retrouvés à Prague pour trouver une solution. Ils comptent préparer un nouveau système d’achat du lait et offrent leur soutien aux fermiers dans leurs négociations avec les laiteries. Explications par le vice-président de la Chambre agricole, Bohumil Belada :

« Nous avons décidé de soutenir au maximum les organisations de distribution, car ce sont elles qui achètent aujourd’hui environ 60 % du lait à la production. Nous pensons que cela est important pour que nous puissions mener au mieux nos négociations avec les laiteries. »

Pour cela aussi, le président de la Chambre agricole, Jan Veleba, a déclaré après la réunion de mercredi, que celle-ci va s’efforcer de persuader les producteurs de lait indépendants (environ 40 %) de devenir membres de ces organisations de distribution afin de renforcer leur position face aux laiteries.