Aviation : nationaliser Smartwings (et donc Czech Airlines) ou non ?
Touchées de plein fouet par les mesures prises pour endiguer la pandémie, les compagnies aériennes sont dans le rouge. A Prague, la potentielle nationalisation du groupe Smartwings a suscité la controverse.
Le Premier ministre Andrej Babiš a déclaré lundi que l'Etat pourrait racheter la société pour une couronne symbolique, tout en ajoutant qu'il fallait analyser son bilan et ses dettes car "il serait difficile d'injecter des milliards". "C'est la principale compagnie aérienne, les agences de voyages nous demandent donc de l'aider", a ajouté le chef du gouvernement.
Selon la ministre des Finances Alena Schillerová, l'Etat, s'il rentre dans le capital, devrait en acquérir la totalité, et il n'y a aucune autre option sur la table.
L'opposition ainsi que les responsables syndicaux ont critiqué ce projet de nationalisation. Pour l'ancien ministre des Finances Miroslav Kalousek, il n'y a aucune raison que Smartwings bénéficie de plus d'aide que d'autres sociétés en grande difficulté actuellement.
Certains critiques ont également pointé du doigt le fait qu'une des entreprises (Avia Prime) du groupe Agrofert fondé par le Premier ministre était un fournisseur de services de Smartwings.
Lundi après-midi, le groupe Smartwings a publié un communiqué dans lequel il assure "ne pas avoir et ne jamais avoir eu l'ambition de voir l'Etat entrer dans son capital". La direction annonce plutôt vouloir demander à l'Etat un prêt ou de se porter garant pour un prêt auprès d'institutions privées.
Smartwings Group fait partie du groupe Unimex, contrôlé par Jiří Šimáně et Jaromír Šmejkal. Le groupe chinois Citic Europe détient un peu moins de 50% du capital de ce groupe dont fait également partie Czech Airlines/ČSA.
L'année dernière 8,2 millions de personnes ont voyagé sur un des avions du groupe.