Basket – Coupe du monde : pour les Tchèques, le rêve continue

Tchéquie - Turquie, photo: ČTK/PR/ČBF/Václav Mudra

Vainqueur surprise mais logique de la Turquie (91-76), jeudi à Shanghai, l’équipe de République tchèque de basket a décroché sa qualification pour le 2e tour de la Coupe du monde. La Reprezentace, qui participe à la compétition pour la première fois depuis trente-sept ans, figure ainsi désormais parmi les seize meilleures nations mondiales. Et s’ils ont d’ores et déjà écrit une des plus belles pages de l’histoire du basket tchèque, Tomáš Satoranský et ses partenaires entendent bien ne pas s’arrêter en si bon chemin.

Jaromír Bohačík et Blake Schilb,  photo: ČTK/AP/Ng Han Guan
« Tous ceux qui doutaient de nous peuvent maintenant nous embrasser là où le soleil ne brille pas. » Il existe mille et une manières de commenter une performance sportive, Blake Schilb, l’ailier-arrière tchéco-américain de la Reprezentace (cf. : https://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/eurobasket-americain-naturalise-de-la-selection-tcheque-blake-schilb-profite-de-la-nouvelle-loi-sur-la-double-citoyennete), auteur de 8 points contre la Turquie, en a choisi une particulièrement imagée. Pas forcément du meilleur goût, mais dans l’euphorie du moment, on lui pardonnera bien volontiers.

Contre un adversaire, la Turquie, battu d’un seul petit point en prolongation (93-92) contre les Etats-Unis deux jours plus tôt et dont l’effectif est composé pour l’essentiel de très bons joueurs évoluant en NBA ou en Euroligue, les Tchèques, avec comme toujours un Tomáš Satoranský très régulier à la baguette (11 points, 7 passes, 7 rebonds), ont livré un match plein. En tête au score dès le milieu du premier quart-temps, et avec un bon millier de supporters qui ont fait le déplacement jusqu’en Chine derrière eux, ils n’ont jamais eu les mains tremblantes ou moites à mesure que se rapprochait une qualification historique. A la sortie du parquet, Tomáš Satoranský, nouveau meneur des Chicago Bulls (cf. : https://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/basket-coupe-du-monde-tomas-satoransky-nouveau-bull-de-chacago-est-desormais-le-sportif-tcheque-le-mieux-paye), était d’ailleurs tout paf :

Tomáš Satoranský  (au milieu),  photo: ČTK/PR/ČBF/Václav Mudra
« Ah ça, ce n’est pas simple de décrire ce que nous ressentons… Bien sûr que c’est incroyable ! Pas grand-monde ne croyait en nos chances avant ce Mondial. Nous avons perdu Jan Veselý, qui a quand même été élu MVP de la dernière Euroligue, et nous étions dans un groupe difficile avec les Etats-Unis, alors voir aujourd’hui le basket tchèque à ce niveau-là… Ouaih, on savoure. Mais attention, nous ne sommes pas là par hasard, nous avons fait trois très bons matchs. Nous nous en tenons au bon vieux crédo de l’équipe nationale ‘se battre comme un lion’, et c’est ce que nous avons fait aujourd’hui. »

Après une défaite qui n’a souffert d’aucune contestation contre les Etats-Unis (67-88) en ouverture de la compétition, puis un succès contre le Japon (89-76) qui l’a relancée, la Reprezentace, dirigée par l’Israélien Ronen Ginzburg, élu entraîneur de l’année 2018 en République tchèque suite à la qualification pour la Coupe du monde, a donc confirmé sa montée en puissance contre la Turquie. Grand acteur du succès de jeudi avec 17 points et 11 rebonds, le pivot Ondřej Balvín envisage désormais la suite de la compétition avec un état d’esprit raisonnablement optimiste :

« On verra sur le parquet. Personne avant le tournoi ne nous voyait nous qualifier pour le 2e tour, et nous y voilà… On ne peut pas dire que ce n’est pas mérité. Nous allons maintenant affronter deux autres grandes nations mondiales, mais c’est ce que nous voulions et nous allons donc continuer à jouer notre basket pour leur poser le plus de problèmes. Je ne dis pas que nous serons l’équipe surprise de ce tournoi, mais ce qui est sûr, c’est que nous avons tout à gagner. »

Tchéquie - Turquie,  photo: ČTK/PR/ČBF/Václav Mudra
Dès ce samedi à Shenzhen (10h30, heure de Prague), les Tchèques défieront le Brésil, sorti invaincu de sa poule lors du 1er tour. Un adversaire qui ne constituera peut-être pas une montagne aussi difficile à gravir que si les footballeurs devaient se mesurer aux Auriverde en huitièmes de finale d’une Coupe du monde, mais contre une équipe composée pour moitié de joueurs évoluant ou ayant évolué en NBA, une victoire constituerait à coup sûr un nouvel authentique exploit.

Ce sera avant d’affronter lundi la Grèce, sérieux outsider de cette Coupe du monde emmené par son joyau Giannis Antetokounmpo, meilleur joueur de la dernière saison régulière de NBA… En somme, que du bonheur supplémentaire en perspective pour Tomáš Satoranský et toute cette belle bande tchèque, dont deux joueurs, Blake Schild à Chalons-Reims et l’intérieur David Auda à Boulazac, évolueront dans le championnat de France la saison prochaine.